Mémoires et souvenirs de comédiennes (XVIIIe siècle) . nwn cœur en est plein/Si tu étais là, à côté de moi, en ce , tiens, mon idole chérie, je me fais maldy penser, je me meurs Ah/ si tunétais pas seule dans ta chambre. Si une fan-taisie à contre-temps lui avait pris. Ah! misérableque je suis, à quoi vais-je penser! Fabre dEglantine tenait donc tant à cesélans, à lexpression de ces vœux amoureux, de cescraintes, quil avait gardé ces lignes écrites parlui? Au demeurant, les épîtres de Marie Jolynont pas toujours cette solennité lyrique. Ilen est despiègles — et de fort


Mémoires et souvenirs de comédiennes (XVIIIe siècle) . nwn cœur en est plein/Si tu étais là, à côté de moi, en ce , tiens, mon idole chérie, je me fais maldy penser, je me meurs Ah/ si tunétais pas seule dans ta chambre. Si une fan-taisie à contre-temps lui avait pris. Ah! misérableque je suis, à quoi vais-je penser! Fabre dEglantine tenait donc tant à cesélans, à lexpression de ces vœux amoureux, de cescraintes, quil avait gardé ces lignes écrites parlui? Au demeurant, les épîtres de Marie Jolynont pas toujours cette solennité lyrique. Ilen est despiègles — et de fort lestes, telle quecelle où elle raconte comment, avec laide mêmede son mari, ne se doutant pas pour qui ilmaniait les ciseaux, elle a pu lui envoyer untrès intime « bouquet damour ». Mais, de ce mari, elle décrit lhumeur difficile,hargneuse, brutale; elle conte les « scènes » quiéclatent sans cesse, les emportements de posses- (1) Le mot écrit en grandes lettres, au milieu dun espace blanc. LHymen consacre ce Monument. Eteinte dans sa fleur, cette actrice accompliPour la première fois, a fait pleurer Thalie. Gravure extraite du recueil « Aux Mânes de Marie-Elisabeth Joly. artiste célèbre du Théâtre-Français ï), Paris, an viii. LES ROMANCES DE MARIE-ELISABETH JOLY 225 sion plus pénibles que les duretés et les injures;elle dit les pièges tendus, les feintes réconcilia-tions suivies de brusques colères sur un motréveillant les soupçons, la surveillance, mêmedans la loge, les instincts de divination cpie luidonne sa jalousie, la façon hypocrite dont ellese manifeste, les propos dont il laccable :« Comme il me juge ! Ce nest pas, en vérité,que jy mette de lamour-propre, mais celanest-il pas inconcevable? » Il ne quitte pas lethéâtre; il est gênant, avec lombrage quilprend aussitôt, dans ce qui nest pourtantquaffaire de métier; il éloigne, par des brus-queries, par ce quil y a de choquant dans sesréflexions, les amis le


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