. Lettres d'une Peruvienne . L E T T R E X. 5? la figure que je voyois , étoit la mien-ne ; mais de quoi cela minftruit-il ? Leprodige en eft - il moins grand ? Suis-jemoins mortifiée de ne trouver dansmon efprit que des erreurs ou des igno-rances? Je le vois avec douleur, moncher Azaj les moins habiles de cetteContrée font plus fçavansque tous nosJncutes. Le Cacique ma donné une China *jeune & fort vive:, cefl: une grandedouceur pour moi que celle de revoirdes femmes & den être fervie: plu-fleurs autres sempreffent à me rendredes foins, & jaimerois autant quellesne le fiifent pas, leur préfen


. Lettres d'une Peruvienne . L E T T R E X. 5? la figure que je voyois , étoit la mien-ne ; mais de quoi cela minftruit-il ? Leprodige en eft - il moins grand ? Suis-jemoins mortifiée de ne trouver dansmon efprit que des erreurs ou des igno-rances? Je le vois avec douleur, moncher Azaj les moins habiles de cetteContrée font plus fçavansque tous nosJncutes. Le Cacique ma donné une China *jeune & fort vive:, cefl: une grandedouceur pour moi que celle de revoirdes femmes & den être fervie: plu-fleurs autres sempreffent à me rendredes foins, & jaimerois autant quellesne le fiifent pas, leur préfence réveil-le mes craintes. A la façon dont ellesme regardent, je vois bien quelles nontpoint été à Cuzcoco f. Cependant jene puis encore juger de rien, mon ef-prit flotte toujours dans une mer din- cer- * Servante ou femme de Capuale du Pérou. D5 58 LETTRE X. certitudes ; mon Cœur feul inébranlablenedéfire, nefpére & nattend quun bon-heur fans lequel tout nç peut-être n .il LET- LETTRE XL 5$> LETTRE ONZIEME. QUoi<iUE jaie pris tous les foinsqui font en mon pouvoir pour dé-couvrir quelque lumière fur mon forCjmon cher Aza, je nen fuis pas mieuxinftruice que je létois il y a trois ce que jai pu remarquer, ceftquç]ft Sauvages de cette Contrée paroilToientauffi bons, auffi humains que le Cacique iils chantent & danfent, comme sils a-voient tous les jours des terres à cul^-vër *. Si je men rapportois à loppoli-tion de leurs ufages à ceux de notre Na-tion, je naurois plus defpoir; maisjeme fouviens que ton angufte père a fou-niis à Ton obéiiTance des Provinces fortéloignées, & dont les Peuples navoïentpas plus de rapport avec les nôtres ; pour-quoi celle-ci nen feroic-ellepas une? Le So-* Les terres fe cultivoient en commun auP^-ïou, & les jours travail étoient des joursâe réjouïtTances. 6o LETTRE XL nii 1 Soleil paroît fe plaire à léclairer, il eltplus beau, plus pur que je ne lai jamaisvu, &amp


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