. La comédie humaine. res mé-tairies de la Beauce. Ces habitations consistent en uneseule chambre partagée dans un bout par une cloison enplanches, et la plus petite pièce sert de magasin à four-rages. Lobscurité du crépuscule me permit de voir deloin une légère fumée qui séchappait de cette érant y trouver des camarades plus compatissants queceux auxquels je métais adressé jusqualors, je marchaicourageusement jusquà la ferme. En y entrant, je trouvaila table mise. Plusieurs officiers, parmi lesquels était une • AUTRE ETUDE DE FEMME. 39O femme, spectacle assez ordinaire, mangeaient d


. La comédie humaine. res mé-tairies de la Beauce. Ces habitations consistent en uneseule chambre partagée dans un bout par une cloison enplanches, et la plus petite pièce sert de magasin à four-rages. Lobscurité du crépuscule me permit de voir deloin une légère fumée qui séchappait de cette érant y trouver des camarades plus compatissants queceux auxquels je métais adressé jusqualors, je marchaicourageusement jusquà la ferme. En y entrant, je trouvaila table mise. Plusieurs officiers, parmi lesquels était une • AUTRE ETUDE DE FEMME. 39O femme, spectacle assez ordinaire, mangeaient des pommesde terre, de la chair de cheval grillée sur des charbonset des betteraves gelées. Je reconnus parmi les convivesdeux ou trois capitaines dartillerie du premier régimentdans lequel javais servi. Je fus accueilli par un hourradacclamations qui maurait fort étonné de lautre cotéde la Bérésina; mais en ce moment le froid était moinsintense, mes camarades se reposaient, ils avaient chaud,. ils mangeaient, et la salle jonchée de bottes de paille leuroffrait la perspective dune nuit de délices. Nous nendemandions pas tant alors. Les camarades pouvaient êtrephilanthropes gratis, une des manières les plus ordinairesdêtre philanthrope. Je me mis à manger en massejantsur des bottes de fourrage. Au bout de la table, du côtéde la porte par laquelle on communiquait avec la petitepièce pleine de paille et de foin, se trouvait mon anciencolonel, un des hommes les plus extraordinaires que jaiejamais rencontrés dans tout le ramassis dhommes quilma été permis de voir. Il était Italien. Or, toutes les fois 4oO SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. que la nature est belle dans les contrées méridionales,elle est alors sublime. Je ne sais si vous avez remarqué lasingulière blancheur des Italiens quand ils sont magnifique, aux lumières surtout. Lorsque je lus lefantastique portrait que Charles Nodier nous a tracé ducolonel Oudet*, jai retrouvé


Size: 1974px × 1266px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1910, bookidlacomdiehuma, bookyear1912