. La comédie humaine. ©gance et de beautédouteuses, il doit sembler surnaturel que la Mode eût prisdes allures constitutionnelles en adoptant la présidencedâge. Ici la Mode avait fait comme tout le monde, elleacceptait madame dEspard pour une jeune Lamarquise avait trente-trois ans sur les registres de IEtat-Civil, et vingt-deux ans le soir dans un salon. Mais com-bien de soins et dartifices! Des boucles artificieuses luicachaient les tempes. Elle se condamnait chez elle audemi-jour en faisant la malade afin de rester dans les teintes LIxNTERDICTION. l4) protectrices dune lumière


. La comédie humaine. ©gance et de beautédouteuses, il doit sembler surnaturel que la Mode eût prisdes allures constitutionnelles en adoptant la présidencedâge. Ici la Mode avait fait comme tout le monde, elleacceptait madame dEspard pour une jeune Lamarquise avait trente-trois ans sur les registres de IEtat-Civil, et vingt-deux ans le soir dans un salon. Mais com-bien de soins et dartifices! Des boucles artificieuses luicachaient les tempes. Elle se condamnait chez elle audemi-jour en faisant la malade afin de rester dans les teintes LIxNTERDICTION. l4) protectrices dune lumière passée à la mousseline. CommeDiane de Poitiers, elle pratiquait leau froide pour sesbains; comme elle encore, la marquise couchait sur lecrin, dormait sur des oreillers de maroquin pour conser-ver sa chevelure, mangeait peu, ne buvait que de leau,combinait ses mouvements afin déviter la fatigue, et met-tait une exactitude monastique dans les moindres actesde sa vie. Ce rude système a, dit-on, été poussé jusquà . lemploi de la glace au lieu deau et jusquaux ^alimentsfroids par une illustre Polonaise qui, de nos jours, allieune vie déjà séculaire aux occupations, aux mÅurs de lapetite-maîtresse. Destinée à vivre autant que vécut Manonde Lorme, à laquelle des biographes accordent cent trenteans, lancienne Vice-Reine de la Pologne montre, à prèsde cent ans, un esprit et un cÅur jeunes, une gracieusefigure, une taille charmante; elle peut dans sa conversa-tion où les mots pétillent comme les sarments au feucomparer les hommes et les livres de la littérature actuelle,aux hommes et aux livres du dix-huitième siècle. De Var- VII. l46 SCÃNES DE LA VIE PRIVEE. sovie, elle commande ses bonnets chez Herbault*. Grandedame, elle a le dévouement dune petite fille; elle nage,elle court comme un lycéen, et sait se jeter sur une cau-seuse aussi gracieusement quune jeune coquette; elleinsulte la mort et se rit de la v


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