. XVIIIe Siècle, Galant et Littéraire. la ville, hâta mon triomphe. Je redoublai de soinspour embellir ma parure : je mis une attention encore plusparticulière à relever les charmes qui le captivaient déjà.Alors les travaux qui métaient confiés, et que je ne remplis-sais quà contre-cœur, me devinrent encore plus nisuppor-tables. Je rougissais de mon obscurité, et je naspirais quaubonheur de devenir un jour grande dame : je savais quelamour faisait souvent des miracles, et que quelquefois mêmeil avait fait dune villageoise une femme à la mode ; je con-naissais diverses anecdotes qui nourrissaie


. XVIIIe Siècle, Galant et Littéraire. la ville, hâta mon triomphe. Je redoublai de soinspour embellir ma parure : je mis une attention encore plusparticulière à relever les charmes qui le captivaient déjà.Alors les travaux qui métaient confiés, et que je ne remplis-sais quà contre-cœur, me devinrent encore plus nisuppor-tables. Je rougissais de mon obscurité, et je naspirais quaubonheur de devenir un jour grande dame : je savais quelamour faisait souvent des miracles, et que quelquefois mêmeil avait fait dune villageoise une femme à la mode ; je con-naissais diverses anecdotes qui nourrissaient mon espoir, etje me flattais daugmenter le nombre de ces sortes dexemples;mais pour réussir, je savais que le moyen le plus certain étaitdirriter lamour de mon amant par les froideurs et les diffi-cultés. Les grands souffrent toujours difficilement que desimples pa3sannes résistent à leurs désirs: le jeune Mélina fut 217 — */V/\, \/\\/^/\/V\A/\/-y \/^/^/^^^A^^VJ^ \^\^ W\A, VW/\r«. V/N-VA/X/ v*/^/^ w \/»y I. ^1 i LÀ 5 THOMAS FUT — 2l8 — surpris de ma résistance, et mes refus doublèrent son passion (|ui, dans le principe^ nétait que passagère, devintsérieuse; il maffirma que sans moi, sa vie ne serait quunfardeau pénible et douloureux: - Oui, ajouta-t-il en se préci-pitant à mes genoux, jen jure sur mon honneur; cest à votremain que jose prétendre, et le titre glorieux de votre épouxest aujourdhui le seul auquel jaspire ! Louise, laissez-voustoucher, et ne voyez en moi quun égal, un frère et un ami !— Y pensez-vous, monsieur, lui dis-je en le relevant, oubliez-vous quune misérable pa3^sanne ne peut être lépouse ducomte de Mélina, et que cette fortune que vous moffrez nepeut appartenir quà celle qui sera choisie par votre famille ?Dailleurs, monsieur votre pè — Mon père est bon, inter-rompit-il avec transport, et je me charge de lui faire partagermes sentiments pour vous. Aimable Louise! si cest


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