Histoire d'un paysan . respect de la nation. Rien quà regar-der la figure des lieutenants & des capitaines,on reconnaissait que cela changeait leurs idéessur la force du peuple, & quils allaient prêterserment avec enthousiasme. Je nai pas besoin de vous parler des sous-officiers & des soldats; ils étaient dans la joie,cela va sans dire. Quand on battit le rappel à deux heures, pourla revue des commissaires, cest alors quil auraitfallu voir avec quel ordre & quelle précision ondéfilait, & comme on criait : « Vive la nation!Vivent les commissaires! Vivent la commune deParis & lAssemblée national


Histoire d'un paysan . respect de la nation. Rien quà regar-der la figure des lieutenants & des capitaines,on reconnaissait que cela changeait leurs idéessur la force du peuple, & quils allaient prêterserment avec enthousiasme. Je nai pas besoin de vous parler des sous-officiers & des soldats; ils étaient dans la joie,cela va sans dire. Quand on battit le rappel à deux heures, pourla revue des commissaires, cest alors quil auraitfallu voir avec quel ordre & quelle précision ondéfilait, & comme on criait : « Vive la nation!Vivent les commissaires! Vivent la commune deParis & lAssemblée nationale ! » Je me représente encore ce grand carré desabres & de baïonnettes autour de la placedArmes; les compagnies qui suivent les com-pagnies; les escadrons qui piaffent derrière lesescadrons; les pièces de campagne dans les in-ervalles; & au milieu du carré les trois commis-saires : Carnot & Prieur en uniforme dofficiersdu génie, Ritter, le grand sabre accroché au II. LES liEriiÉSENTANTS LE L ASStMBLLt NATIONALE. (lAOE 2b.) III. 2 Histoire dun paysan. aj baudrier noir, sous le bras, lécharpe tricoloreen ceinture, le grand chapeau rond à largesbords avec ses trois plumes bleu, blanc & rouge;des élus du peuple que les colonels & les géné-raux accablaient de cérémonies! Eux, ils ny faisaient pas même attention. Cequils voulaient connaître, cétaient les besoinsdu soldat; ils écoutaient toutes les réclamations;ils les inscrivaient. Le plus beau de cette revue , ce qui medonna la plus grande idée du peuple souve-rain, cest quand les représentants, dune voixforte, en passant devant les bataillons, nouscriaient : « Vous jurez de maintenir la liberté, légalité,ou de mourir à votre poste ! » Et que nous, larme au bras, la main droiteen lair, nous répondions ensemble : « Je le j ure ! »les uns tout pâles, les autre? des larmes dans lesyeux. Ah! nous savions alors ce que nous jurions;nous savions que cétait notre bonheur à to


Size: 1325px × 1886px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1800, bookpublisherparis, bookyear1800