. Oeuvres diverses de Jules Janin. de Paris pour moi,plus de longues promenades, plus dobservationssans fin dans ces mœurs étranges ; cette fois mavie a un but, un but arrêté ; or, cétait justementlà ce que je voulais éviter : autant valait lam-bition ! Sans doute mon compagnon comprit ma pensée : 256 BARNAVE. « Cependant, me dit-il, ne changez rien à votregenre de vie, livrez-vous à vos penchants dejeune homme et à votre rêverie allemande. Allezau bal si vous aimez le bal; faites Tamoursivousaimez Tamour, seulement brusquez-le comme ilveut être brusqué aujourdhui ; gardez-vous de leprendre au
. Oeuvres diverses de Jules Janin. de Paris pour moi,plus de longues promenades, plus dobservationssans fin dans ces mœurs étranges ; cette fois mavie a un but, un but arrêté ; or, cétait justementlà ce que je voulais éviter : autant valait lam-bition ! Sans doute mon compagnon comprit ma pensée : 256 BARNAVE. « Cependant, me dit-il, ne changez rien à votregenre de vie, livrez-vous à vos penchants dejeune homme et à votre rêverie allemande. Allezau bal si vous aimez le bal; faites Tamoursivousaimez Tamour, seulement brusquez-le comme ilveut être brusqué aujourdhui ; gardez-vous de leprendre au sérieux, faites-en Pafîaire dun société où nous sommes se hâte de samuser :laites comme elle, hâtez-vous. Vous verrez bienvous-même quand il sera temps de renvoyer vo-tre maîtresse à son père ou à son époux; quandil sera temps de quitter le bal, de jeter le masque,de dépouiller votre domino rose, de reprendrevotre épée à la porte, et de redevenir un homme ! »Nous étions arrivés à Il CHAPITRE XXX. LE BAL MASQUE. Prends garde! tu risques dêtreVénitien. St-M. â, .?•-^?^ -7=- W V i / ^ ^ffei^i il y avait bal encore à TOpéra/^ ~ lendemain. Ce fut le dernier bal au- ? ^-^^i^-v quel assista ce Paris en révolution. Depuis ce temps je ne crois pas que ces têtes noc-turnes, à Pusage de la cour, se soient renouvelé faut pour ces fêtes trop dor, doisiveté et decorruption. Dailleurs, à Tépoque dont je parle,au plus fort des enivrantes solennités du carnaval,le bal à TOpéra, cétait le seul moment dégalitéqui fût en France. Singulière façon de réunirtous les extrêmes, de combler toutes les distances!Il est nuit, les bougies étincellent, la vaste salleest jonchée de fleurs, Torchestre chante, tout estprêt! Ruez-vous dans ce bal, peuple; arrivez à la 258 BARNAVE. suite du peuple, grands seigneurs, comédiens,grandes dames, courtisanes, princesses et dan-seuses, escrocs et princes du sang, étrangers, gensd^
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