Aline et Valcour; ou, Le roman philosophique; écrit à la Bastille, un an avant la Révolution de France . de lui répondre. A ce nom de Valcour, un officier, vêtu deblanc, et qui paraissait sortir du même endroitque nous, maborde le chapeau sur les yeux, etme demande avec beaucoup de trouble sil a bienentendu, et si cest bien Valcour que lon mjenomme. Peu disposé à répondre honnêtement àune question faite avec tant de brusquerie etde hauteur, je lui demande fièrement à montour, quel est le besoin quil a déclaircir un telfait? — Quel besoin, monsieur ? le plus grand, — Mais encore ? — Celui de ré


Aline et Valcour; ou, Le roman philosophique; écrit à la Bastille, un an avant la Révolution de France . de lui répondre. A ce nom de Valcour, un officier, vêtu deblanc, et qui paraissait sortir du même endroitque nous, maborde le chapeau sur les yeux, etme demande avec beaucoup de trouble sil a bienentendu, et si cest bien Valcour que lon mjenomme. Peu disposé à répondre honnêtement àune question faite avec tant de brusquerie etde hauteur, je lui demande fièrement à montour, quel est le besoin quil a déclaircir un telfait? — Quel besoin, monsieur ? le plus grand, — Mais encore ? — Celui de réparer loutrage fait à une famillehonnête par un homme de ce nom ; celui delaver dans le sang de cet homme, ou dans lemien, la vertu dune sœur ché Répondez,ou je vous regarde comme un malhonnêtehomme. — Je vous connais, et je vous entends; vousêtes le frère dAdélaïde ? — Oui, je le suis, et depuis linstant fatal quinous la — Quentends-je? elle nest plus ? — Non, cruel, tes indignes procédés lui ontplongé le poignard dans le cœur, et depuis ce ^h. ET VALCOUR moment je te cherche pour arracher le tien, oumouriT sous tes coups : viens, suis-moi ; je mereproche tous les instants où ma vengeance estretardée. Nous gagnâmes promptement les derrières dela comédie ; nous traversâmes le Rhône, et nousenfonçant dans les promenades qui sont surlautre rive en face de la ville, nous nous dispo-sions à nous battre, lorsque ne pouvant tenir àlintérêt puissant que minspirait encore cettemalheureuse maîtresse : — Sainval, dis-je avec la plus grande émo-tion, je vous satisfais; si le sort est juste, peut-être le serez-vous bientôt davantage; car je suisle coupable, et cest à moi de périr : mais neme refusez pas de mapprendre, avant que nousne nous séparions pour jamais, la fatale histoirede cette fille que jai trompée,je lavoue; mais qui ne peut cesser de mêtrechère. — Ingrat, me répondit Sainval, e


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