Oeuvres illustrées de George Sand . allez-vous-en et revenez demain soir. »I Olivier se leva : « Je vous demande pardon, monsieurle comte, dit-il ; vous vous trompez, cest mon chapeauque vous prenez j)our le vôtre ; veuillez me le rendre, jevais avoir lhonneur de vous saluer. » Le comte toujours prudent, non par absence de cou-rage ( il était brave ), mais par habitude de circonspec-tion et par crainte du ridicule, fut enchanté den êtrequitte ainsi. Il lui remit son cliapeau et le quitta poli-ment; mais, dès quil fut parti, il le déclara souveraine-ment insipide, mal appris et ridicule. « Je n


Oeuvres illustrées de George Sand . allez-vous-en et revenez demain soir. »I Olivier se leva : « Je vous demande pardon, monsieurle comte, dit-il ; vous vous trompez, cest mon chapeauque vous prenez j)our le vôtre ; veuillez me le rendre, jevais avoir lhonneur de vous saluer. » Le comte toujours prudent, non par absence de cou-rage ( il était brave ), mais par habitude de circonspec-tion et par crainte du ridicule, fut enchanté den êtrequitte ainsi. Il lui remit son cliapeau et le quitta poli-ment; mais, dès quil fut parti, il le déclara souveraine-ment insipide, mal appris et ridicule. « Je ne sais com-ment vous avez fait pour supporter ce personnage, dit-ilà Metella ; il faut que vous ayez une patience angélique. — Mais il me semble, mon ami, que cest vous quimavez priée de linviter, et vous me lavez laissé sur lesbras ensuite. — Depuis quand êtes-vous si Agnès que vous ne sa-chiez pas vous débarrasser dun fat importun? Vous nêtesplus dans lâge de la gaucherie et de la timidité. » McicUa, dii le comlc lorsquelle (ut coiffée, pourquoi ne mellez-voas pas de roagc? (Page 6.) Molclla se sonlit vivement offensée de celte insolence ;elle répondit avec aigreur ; le comte semporta et lui dittout ce que depuis lonçrlemps il nosait pas lui dire. Me-tella comprit Sii position, et, en séilairanl sur son mal-heur, elle retrouva lorgueil que son affection irréprochableenvers le comte devait lui inspirer. 1 u II suflU , monsieur, lui dit-elle ; il ne fallait pas me |faire attendre si lonizlemps la vérité. Vous mavez trop jfait jouer auprès de vous un rôle odieux et ridicule. Il iest temps que je comprenne celui que mon âge et le vôtre imimposent : je vous rends votre liberté. » Il y avait longtemps que le comte aspirait à ce jour de ,délivrance : il lui avait semblé que le mot échappé auxlèvres de Metella le ferait bondir de joie. U avait tropcompté sur la force que nous donne légoïsme. Quand ilentendit ce mot si étr


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