Au Kilima-Ndjaro . ardent leurs chèvres. Cependant le soleil, parfois si doux dans les matinéesdEurope, commence ici de bonne heure à piquer sansmerci. De plus en plus abondante, la sueur roule sur lespeaux noires, le souffle devient plus bruyant dans lespoitrines haletantes, finalement les plus braves se taisent. Mais la Providence est généreuse. Au bon moment,dans un coin tout plein de verdure, où les mousses et lesfougères se mêlent aux ronces et aux bananiers, voiciune cuvette de granit en laquelle tombe en courant uneeau si pure, si fraîche, si cristalline, quon ne léchan-gerait pas, dans


Au Kilima-Ndjaro . ardent leurs chèvres. Cependant le soleil, parfois si doux dans les matinéesdEurope, commence ici de bonne heure à piquer sansmerci. De plus en plus abondante, la sueur roule sur lespeaux noires, le souffle devient plus bruyant dans lespoitrines haletantes, finalement les plus braves se taisent. Mais la Providence est généreuse. Au bon moment,dans un coin tout plein de verdure, où les mousses et lesfougères se mêlent aux ronces et aux bananiers, voiciune cuvette de granit en laquelle tombe en courant uneeau si pure, si fraîche, si cristalline, quon ne léchan-gerait pas, dans la circonstance présente, contre uneégale quantité du plus fin Médoc, créé par les procédésscientifiques les plus nouveaux. Courage! Nous voilà sur le plateau. Le même sentierqui nous a menés jusquici par des pentes plus ou moinsdéboisées, passe maintenant à travers une végétationlibre et luxuriante, des lianes superbes, des arbres droitscomme de gigantesques mâts de navire {fig. 22). Au. Fig. 22. — MONTAGNE DE BwiTI, ARBRE ENVAHI PAU (.ES LIANES. — DOSSin de Mgr LO ItOy. DE ZANZIBAR AU KILIMA-NDJARO 101 milieu de cette nature exubérante, de cette ombre, de cespaysages, de ce gazon et de ces fleurs, la marche est unrepos. Malheureusement, toute montée suppose une cest en trébuchant dans les racines qui, de lautrecôté de la montagne, barrent le sentier, en donnant deci de là de vigoureux coups dorteil contre les pierresaiguës, en roulant, en soufflant et en geignant que lacaravane arrive finalement en bas, à Dalouni, saine etsauve tout de même, ou à peu près, et fière delle-même. Mais je nai rien dit encore du panorama qui se déroulelà-haut : il est magnifique dans sa sauvage grandeur. Sur le plateau, le sol est humide, lair frais, la végé-tation superbe. De ce poste dobservation qui savancecomme un gigantesque promontoire, dominant tout, vousavez derrière vous, au sud et à louest, lénorme paquetde montagnes du Samb


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