. Contes mauve . ªche sur son épaule et se dirigea vers le ruisseau. Dès quelle se sentit hors de vue, elle donna libre cours à son chagrin. ⢠i6 CONTES MAUVES DE MA MÃRE-GRAND. ;r»s ro* » *o. C^o Ah, si la mégère avait pu la voir etlentendre, commeelle eûtété satisfaite ! Parvenue à la rivière, elle la remontaà petits pas. « Je veux lui choisir une place où illui soit doux de reposer, près de cettemême rivière dont il aimait tanlcroquer les poissons, une place queje puisse apercevoir en » Elle arriva à lendroit oùelle lavait couché, le soirquelle sétait vue


. Contes mauve . ªche sur son épaule et se dirigea vers le ruisseau. Dès quelle se sentit hors de vue, elle donna libre cours à son chagrin. ⢠i6 CONTES MAUVES DE MA MÃRE-GRAND. ;r»s ro* » *o. C^o Ah, si la mégère avait pu la voir etlentendre, commeelle eûtété satisfaite ! Parvenue à la rivière, elle la remontaà petits pas. « Je veux lui choisir une place où illui soit doux de reposer, près de cettemême rivière dont il aimait tanlcroquer les poissons, une place queje puisse apercevoir en » Elle arriva à lendroit oùelle lavait couché, le soirquelle sétait vue contraintede labandonner pour la pre-mière fois. Son lit était encore faitentre les deux grosses raci-nes; tout émue, elle décida quellelenterrerait au pied de ce beau grandhêtre. Elle se mît à creuser, puis,ayant achevé la tombe, elle y des-cendit le petit corps. Comme ellela comblait, un caillou blancheurta le tranchant de sa bê le ramassa. Il étaitlisse et dun grainsi serré quon leût. LA FILLE AUX LOUPS. 7 dit de marbre; elle le glissa dans sa poche : « Je le conserverai en souvenirde lui », pensa-t-elle. Lorsquelle eut jeté la dernière pelletée, elle piétina douce-ment la terre quelle garnit ensuite de plaques de mousse. Ayant terminé, elle sassit au pied du hêtre et laissa tomber entre tes mainsson front trempé de sueur. Elle était accablée, à bout de courage. Songeant au retour à la chaumièreoù lattendaient les sarcasmes de sa perfide belle-mère, à cette vie de coups reçus,de misère quil lui faudrait reprendre, sans un ami désormais, sans personnequun père à la dévotion de celle qui la haïssait, elle eut un accès de désespoir. Il lui semblait que le peu de terre qui recouvrait Gris-Gris la séparait à loutjamais du seul être capable de souffrir avec elle; elle se voyait abandonnée, lapensée même de sa


Size: 1371px × 1823px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1920, booksubjectfairyta, bookyear1921