Émile, ou De l'éducation . aire ni rien favoir j8c que fa nobleife devoit lui tenir lieu debras , de jambes, ainfi que de toute ef-pece de mérite. A faire dun tel Gen-tilhomme un Achille au pied - léger ,ladrelTe de Chiron même eut eu peine à<fufrire. La diinculté ttoit dautant pli^sgrande que je ne voulois lui piefcrireabfolument rien ; Javois banni des mesdroits les exhortations, les promelTes ,les menaces, lémulation , le defir debriller : comment lui donner celui decourir fans lui rien dire ? courir moi-,même eût été un moyen peu sûr 8i fui et.à inconvénient. Bailleurs, il sagiiî
Émile, ou De l'éducation . aire ni rien favoir j8c que fa nobleife devoit lui tenir lieu debras , de jambes, ainfi que de toute ef-pece de mérite. A faire dun tel Gen-tilhomme un Achille au pied - léger ,ladrelTe de Chiron même eut eu peine à<fufrire. La diinculté ttoit dautant pli^sgrande que je ne voulois lui piefcrireabfolument rien ; Javois banni des mesdroits les exhortations, les promelTes ,les menaces, lémulation , le defir debriller : comment lui donner celui decourir fans lui rien dire ? courir moi-,même eût été un moyen peu sûr 8i fui et.à inconvénient. Bailleurs, il sagiiî de tirer de cet exercice quelque,objet d^nûrudlion pour lui , afin dac-coutumer les opérations de la machineSi celles du jugement à marcher tou-jours de concert. Voici comment je : moi, ceû-à-dire , celui qui parledans cet exemple. En mallant promener avec lui lesaprès-midi, je métois quelquefois dansma proche deux gâteaux dune efpecequil aimait beaucoup , nous en maa-- T^ /^/./. î^/i-. ou de lEducation. ïçf gîons chacun un à la promenade ( 2^ ) ;&. nous revenions fort contens. Un jouril s apperçut que ;avois trois gâteaux ;il en auroit pu manger llx fans sincom-moder : il dépêche promptement le ùenpour me demander le troifiéme. Non,lui dis-je , je le mangerois fort bien moi-même , ou nous le partagerions, maisjaime mieux le voir diiputer à la courfepar ces deux petits garçons que les appellai , je leur montrai le gateau-& leur propofai la condition. Ils ne de-mandèrent pas mieux. Le gâteau fut pofé^fur une grande pierre qui fervit de carrière fut marquée , nous allâmesnous afTeoir , au lignai donné les petitsgarçons partirent ; le vi£lroieux fe faifitdu gâreau , Se le mangea fans miféricordeaux yeux des fpe£lateurs & du amuiement valcit mieux que legâteau , mais il ne prit pas dabord S^ne produifit rien. Je ne me rebutai ni ne ,( ? ) Promenade champêtre, comme on verradans linftant. L
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