Gazette des beaux-arts . tres lézards, desailes quil lui mit sur le dos, et qui frémissaient à chaque mouvement delanimal, à cause du vif-aigent quelles contenaient. 11 lui ajusta en outrede gros yeux, des cornes, de la barbe, et, layant apprivoisé, il le portaitdans une boîte, doù il le faisait sortir pour effrayer ses amis. Léonardaimait à se divertir par de semblables inventions. » Cette historiette fait penser aux fameux mystifîcateuis de larmée ANATOMIE DU LAID. 193 dAfrique pendant les premières années de loccupation, à ces indisci-plinés « zépliyrs » qui vendaient aux voyageurs des rats
Gazette des beaux-arts . tres lézards, desailes quil lui mit sur le dos, et qui frémissaient à chaque mouvement delanimal, à cause du vif-aigent quelles contenaient. 11 lui ajusta en outrede gros yeux, des cornes, de la barbe, et, layant apprivoisé, il le portaitdans une boîte, doù il le faisait sortir pour effrayer ses amis. Léonardaimait à se divertir par de semblables inventions. » Cette historiette fait penser aux fameux mystifîcateuis de larmée ANATOMIE DU LAID. 193 dAfrique pendant les premières années de loccupation, à ces indisci-plinés « zépliyrs » qui vendaient aux voyageurs des rats à trompe, cest-à-dire de vulgaires animaux auxquels ils avaient fait subir des opéra-tions de rhinoplastie bizarre. (1 Souvent, dit encore Vasari, Léonard faisait nettoyer et dégraisserminutieusement les boyaux dun mouton, et les réduisait au point depouvoir les renfermer dans la paume de la main ; après en avoir intro-duit un bout dans une pièce voisine de celle où il recevait, il y adaptait. FAC-SIMILE DUN DESSIN DR LEONARD DK VINCI. un soufflet de forge et les gonflait par ce moyen, de telle sorte que lesvisiteurs devaient se réfugier dans un coin et quelquefois sortir. » A en croire Vasari, de ces amusettes le peintre faisait jaillir quelquemorale inattendue : « Léonard comparait la vertu à ces boyaux transpa-rents qui tenaient dabord si peu de place et à qui il en fallait une sigrande ensuite. » Tout cela est très bien, mais je ne mattarderais point àce métier de pointeur danecdotes si elles néclaircissaient jusquà uncertain point le sens des dessins du maître, publiés un siècle après samort. XIX. — 2= piîRionr:. 23 19^ GAZETTE DES BEAUX-ARTS. II. 11 est peu de peintres qui, dans les amas de croquis bourrant leursportefeuilles, naient laissé trace de caprices nés dans leur esprit. Lesplus graves ont leur minute de fantaisie. Holbein, dessinant après unelecture de la Folie dÉrasme, des croquis sur les marges du manuscritde
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