La Sibérie d'après les voyageurs les plus récents . n face denous à lheure de chaque repas, quelles surveil-laient sans y prendre part, ajoutaient encore à cetteressemblance antique, que complétait un barde oupoète de cour, chantant sur une sorte de mando-line pendant toute la durée du festin. La sultane était loin dêtre belle, mais elle étaitrichement habilée dun kalat de velours noir garnide broderies en soie ; une écharpe de crêpe de cou-leur cramoisie lui entourait la taille ; elle portaitune coiffure de mousseline blanche. Sa fille étaitplus jolie, grâce sans doute à sa jeunesse : un k


La Sibérie d'après les voyageurs les plus récents . n face denous à lheure de chaque repas, quelles surveil-laient sans y prendre part, ajoutaient encore à cetteressemblance antique, que complétait un barde oupoète de cour, chantant sur une sorte de mando-line pendant toute la durée du festin. La sultane était loin dêtre belle, mais elle étaitrichement habilée dun kalat de velours noir garnide broderies en soie ; une écharpe de crêpe de cou-leur cramoisie lui entourait la taille ; elle portaitune coiffure de mousseline blanche. Sa fille étaitplus jolie, grâce sans doute à sa jeunesse : un kalatde soie jaune et cramoisie lui descendait jusquaugenou, et le turban de soie blanche qui couvrait satête laissait échapper une profusion de longuesboucles de cheveux noirs. Dans toutes les tribus, cest à ces dames, vieilleset jeunes, que revient la fonction de traire soir etmatin les vaches, brebis et chèvres ; traire les ju-ments est un office réservé aux guerriers. On saitque chez les Aryahs védiques le mot fille, dont Pap-. Le sultan Sabeck et sa fille. LA SIBÉRIE. 361 plication parmi nous monte si haut et descend sibas, signifiait celle qui trait les troupeaux ^ Parmitous ces nomades, la richesse consiste dans din-nombrables troupeaux de moutons, chèvres, va-ches, chameaux et cavales, quils comptent pardizaines et centaines de mille, et qui constituent ladot des filles à marier. De tout ce bétail, le chevalest le plus apprécié soit pour lusage, soit pour lanourriture, et le Kirghis qui se détournerait avecdégoût dune bonne tranche de bœuf, se réjouit àlidée dune grillade de cheval. Aussi le vol destroupeaux, et des chevaux surtout, est-il plus en-core que les empiétements ou usurpations de pâ-turages, une des causes des guerres interminablesqui troublent la tranquillité de la steppe. Ces expéditions de pillage, quils nomment ba-rantas, sont ordinairement dirigées à lheure la pluschaude du jour sur les troupeaux au pâturage, ou


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