. Le Monde moderne. l y ait lombre d une femme à lombrede ses orangers. La partie de la maisonalFectée aux femmes est haram. Cest àtort que ce vocable représente à lima-gination des Européens un lieu clostlans lequel gémissent les nombreuseset tristes épouses des bons Turcs. Seuls,les princes et les très grands seigneurspeuplent leurs harems ou sérai de nom-breuses femmes, quoique le chiffre desépouses légitimes ait été limité à quatrepar la loi de lIslam. Privilège desgrands! Mais il faut reconnaître que,dans notre Algérie, la mode actuelle estfavorable à la monogamie. Est-ce unprogrès, ou ne


. Le Monde moderne. l y ait lombre d une femme à lombrede ses orangers. La partie de la maisonalFectée aux femmes est haram. Cest àtort que ce vocable représente à lima-gination des Européens un lieu clostlans lequel gémissent les nombreuseset tristes épouses des bons Turcs. Seuls,les princes et les très grands seigneurspeuplent leurs harems ou sérai de nom-breuses femmes, quoique le chiffre desépouses légitimes ait été limité à quatrepar la loi de lIslam. Privilège desgrands! Mais il faut reconnaître que,dans notre Algérie, la mode actuelle estfavorable à la monogamie. Est-ce unprogrès, ou ne serait-ce pas, aussi, parceque nos braves indigènes commencentà reconnaître que si la limitation àlépouse unique est ■> bien portée »,cest un peu parce que la pluralité desépouses est très difficile à supporter?F,t jedois dire ici que, bien souvent, jaientendu des indigènes se plaindre destracas et des ennuis que leur causaitcette pluralité. Lon sa|)itoie généralement sur le. F E >1 .M E A L i; É 11 I E X N E S V lî S .1 TERRASSE sort des infortunées recluses du mondeislamique. Nos poètes ont été les pro-pagateurs de cette universelle compas-sion en nous montrant de belles rêveuses;des éplorées, des mélancoliques, atten-dant derrière des moucharabiés tropdiscrets quelque prince Charmant quivînt les délivrer dun servage odieux. Que ces efforts dimaginations exal-tées séloignent de la réalité 1 Neuf surdix de ces femmes que lon plaint si vi-vement ségratigneraient les joues jus-quau sang, ainsi que cela est dusageaux jours de grand deuil, si on leurdonnait subitement la liberté. Et pourcombien de raisons? Tout dabord elles se croiraient dé-gradées, avilies, déshonorées même, sion les obligeait à se montrer à deshommes, même musulmans, autres queceux qui sont leurs proches , elles sont cloîtrées dans le domi-cile paternel à partir de Tàge de douzeans, et même, en certains pays, dèslâge de


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