. Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie. enfin leur chemin ; J ^ vers la SuiiTe. Le même hafard qui mamena les enfans de Calas,veut encore que les Sirven sadrefient à moi. Figurez-vous , mon ami, quatre moutons que des bouchers ac-cufent davoir mangé un agneau. Voilà ce que je vis ; ilmeft impoûlble de vous peindre tant dinnocence & tantde malheurs. Que devais-je faire, & queufîiez vous faità ma place ? faut-il s-en tenir à gémir fur la nature hu-mai ne# Je prends la liberté décrire à Mr. le premierprefident de Languedoc , homme vertueux ÔC fage : maisil nétait point à Touloufe


. Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie. enfin leur chemin ; J ^ vers la SuiiTe. Le même hafard qui mamena les enfans de Calas,veut encore que les Sirven sadrefient à moi. Figurez-vous , mon ami, quatre moutons que des bouchers ac-cufent davoir mangé un agneau. Voilà ce que je vis ; ilmeft impoûlble de vous peindre tant dinnocence & tantde malheurs. Que devais-je faire, & queufîiez vous faità ma place ? faut-il s-en tenir à gémir fur la nature hu-mai ne# Je prends la liberté décrire à Mr. le premierprefident de Languedoc , homme vertueux ÔC fage : maisil nétait point à Touloufe. Je fais préfenter par un devos amis un placet à Mr. ïe vice-chancelier. Pendant cetems on ex^cute vers Caflres en eiiigie le père , la mère ,les deux filles , leur bien efl confifqué , dévafté, il nenf refte plus rien. Voila toute une famille honnête, innocente vertueufe,livrée à lopprobre & à la mendicité chez les étrangers :ils trouvent de la pitié, fans doute, mais quil efl dur ^SOJTtvr» - >jf -vr^^Tty. D A Mr. D 3^9 ^ dêtre jufquau tombeau un objet de pitié ! On merépondenfin quon pourra leur obtenir des lettres de grâce. Jecrus dabord que cétait de leurs juges quon me parlait ,& que ces lettres étaient pour eux. Vous croyez bienque la famille aimerait mieux mendier fon pain de porteen porte, & expirer de misère , que de demander unegrâce qui fuppoferait un crime trop horrible pour êtregraciabîe ; mais aufli ^ comment obtenir fuftice ? Com-ment saller remettre en pfifon dans fa patrie où la moi-tié du peuple dit encore que le meurtre de Calas étaitjufte ? ira-t-on une féconde fois demander une évo-cation au confeil ? tentera ~ t - on démouvoir ta pitiépublique que linfortune des Calas a peut-être épuifée ,Se qui fe lafîera davoir des accufations de parricide àréfutçr, des condamnés à réhabiliter, & des juges à con-fondre ? Ces d:eux événemens tragiques arrivéis coup fur coup,^\ ne font-ils pas, mon ami, de


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