. L'étang des soeurs-grises . la Bastille à laMadeleine. Cette crue subite de la foule dure près dune heure. Puis le flot des passantstarit, le mouvement se ralentit ; il semble que le pouls de Paris batte moins magasins ont retiré leur concours à léclairage municipal, et lœil qui par-court la longue ligne bordée de deux guirlande de becs de gaz sétonne que tantdombre le dispute à tant de lumière. Cest la nuit, on la sent derrière soi, autour de mais la journée pari-sienne nest pas finie. Au boulevard, elle ne finit jamais ! Elle se continue dans ce quelle a de fiévreux,dexcept


. L'étang des soeurs-grises . la Bastille à laMadeleine. Cette crue subite de la foule dure près dune heure. Puis le flot des passantstarit, le mouvement se ralentit ; il semble que le pouls de Paris batte moins magasins ont retiré leur concours à léclairage municipal, et lœil qui par-court la longue ligne bordée de deux guirlande de becs de gaz sétonne que tantdombre le dispute à tant de lumière. Cest la nuit, on la sent derrière soi, autour de mais la journée pari-sienne nest pas finie. Au boulevard, elle ne finit jamais ! Elle se continue dans ce quelle a de fiévreux,dexceptionnel et dexcessif, et sur cette voie enténébrée souvrent de nombreuxet ardents foyers de vie vers lesquels gravitent de toutes parts, de tous les coins,de tous les mondes, les passions raffinées, les désirs insatiables, les ivresses sansnom !... tous les affamés déplaisir, lassés, blasés, inassouvis ! Là, dans une atmosphère saturée de plaisirs stimulants, ils vont renouer LES NUITS DU BOULEVARD 97. — Suis-je indiscrète? demanda Teofaut curieuse. lintrigue dont le fil sest brisé au retour du Bois ou à la première des Bouffes, —se retremper ou se rattraper. Tous les- quartiers de Paris sont plus ou moins tributaires du Boulevard, etdans leurs contingents mêlés et confondus, on retrouve ceux qui payent poursamuser, et ceux que nous payons pour quils nous amuseiit. Cest la fusion des classes. Le gentilhomme sy laisse tutoyer par sa blanchisseuse ; nos jeunes créanciersnous serrent la main, et les étrangers nous invitent à rêver de la fraternité despeuples. LiV. 13 A- Fayard, Éditeur. 13 98 LES NUITS DU BOULEVARD Le plaisir ost polyglotte, et lor aussi ! Il y a de tout là-dedans. Pour les uns, la vie nocturne est une habitude, comme aux Orientaux lopiumet le hatchis. Pour dautres, cest un moyen dexistence. Les seconds sont souvent les parasites des premiers. — Les passions de ceux-cifont des rentes à ceux-là, «t de leurs excès, don


Size: 1399px × 1785px
Photo credit: © Reading Room 2020 / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1880, bookidltangdessoeu, bookyear1881