. Paris à table . it plus haut se répanditpartout, et devint en quelque sorte un état habituel ; ce quiavait été le privilège des élus de la fortune descendit jusquedans les classes moyennes, forcées de suivre la course précipi-tée des esprits aventureux qui conduisaient la vie et les affai-res. On prétend que cette maladie inflammatoire est calmée,et que la société a repris un maintien normal, et déteste aujour-dhui ce quelle a aimé avec tant de violence. Nous voulonscroire à ce retour ; mais ces convulsions ont laissé des traces siprofondes, quelles ont changé la physionomie de nos mœurs. L


. Paris à table . it plus haut se répanditpartout, et devint en quelque sorte un état habituel ; ce quiavait été le privilège des élus de la fortune descendit jusquedans les classes moyennes, forcées de suivre la course précipi-tée des esprits aventureux qui conduisaient la vie et les affai-res. On prétend que cette maladie inflammatoire est calmée,et que la société a repris un maintien normal, et déteste aujour-dhui ce quelle a aimé avec tant de violence. Nous voulonscroire à ce retour ; mais ces convulsions ont laissé des traces siprofondes, quelles ont changé la physionomie de nos mœurs. Le tourisme a exercé sur le dîner une autre influence. Dans 12 m PARIS A TABLE, toute lEurope, il sest établi de vastes caravansérails, véri-tables palais qui ornent les villes, et bordent avec magnificenceles chemins et les fleuves. La vapeur a remué le monde, et lesvoyages les plus longs neffrayent plus personne ; les distancesont disparu, les peuples se visitent, comme faisaient jadis les. voisins de campagne. Les mœurs ont fraternisé; à force devivre ensemble et de parler toutes les langues, on sest fami-liarisé avec toutes les habitudes, et chacun a rapporté chez soice quil avait vu de meilleur chez les autres. Le Français, sidédaigneux pour les usages étrangers, et si vain de sa propresupériorité, a peut-être, par son empressement pour limpor-tation des coutumes exotiques, donné dans un autre quil en soit, avant de parcourir le monde des dîneurs pa-risiens, nous avons dû faire reconnaître les deux principauxtraits de la table actuelle : le luxe excessif et le cosmopolismeoutré. Au-dessous des sommets, les distinctions sont donc deve-nues difficiles à établir officiellement. On dîne à peu près demême partout ; cependant il est des nuances que saisit toujoursle regard bien exercé. PARIS A TABLE. 47 Les ministres veulent-ils affecter un air royal, à la fatigueet à la gaucherie des valets, à leurs efforts pour se


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