. L'étang des soeurs-grises . à ses aliments. — Vous êtes folle ! lui disait-il. Il se moque de vous. Il ne vousaime plus. Il est parti avec une autre! Est-ce quil se pique defidélité, lui? 11 ma soufflé ma maîtresse ! Jaurai la sienne! finit-il par hurler un jour, arrivé au paroxysme- de la fureur et du cy-nisme brutal, exaspéré par cette résistance, humilié, saignant dansson amour-propre. Denise savait que cétait vrai. Elle savait que Bertrand sétaitenfui avec Nina. Comment ne lui écrivait-il pas un mot, au moins, pour la rassu-rer, pour lui expliquer sa conduite ? Elle ne comprenait pas, et


. L'étang des soeurs-grises . à ses aliments. — Vous êtes folle ! lui disait-il. Il se moque de vous. Il ne vousaime plus. Il est parti avec une autre! Est-ce quil se pique defidélité, lui? 11 ma soufflé ma maîtresse ! Jaurai la sienne! finit-il par hurler un jour, arrivé au paroxysme- de la fureur et du cy-nisme brutal, exaspéré par cette résistance, humilié, saignant dansson amour-propre. Denise savait que cétait vrai. Elle savait que Bertrand sétaitenfui avec Nina. Comment ne lui écrivait-il pas un mot, au moins, pour la rassu-rer, pour lui expliquer sa conduite ? Elle ne comprenait pas, et quelle que fût sa foi en lui, le doute,doute horrible, poignant, qui la tuait, était entré en .elle! — Sil ne maimait plus! pensait-elle. Sil mavait oubliée, etpour cette femme !... Le frisson de la fièvre secouait ses membres délicats, son cœurse serrait dans sa poitrine à croire quil allait cesser de battre ! — Oh ! si je pouvais mourir, sans me tuer ! — car je ne le dois LE DROIT DU MARI 4^3. Deux personnes, un homme et une femino — celle-ci soigneusement voilée,— descendirent du fiacre. pas! —murmura-t-elle au milieu de ses sanglots, quand elle avaitconquis quelques instants de solitude. Devant le marquis, elle cachait ses angoisses, se moiilr:iit r^-solue, pleine de confiance. — il n aura pas, du moins, ce triomphe ! 60 Liv. GO 474 LÉTANG DES SŒURS-GRISES Quand Du Lys insistait, lai retraçait linfidélité de Bertrand,elle répondait : — Quimporte? Ce nest pas pour lui que je ne veux pas de pour moi ! Jarriverais à le haïr, à le mépriser, que je nevous en aimerais pas davantage, que je ne vous en estimerais pasplus ! A elle-même, elle se répétait : — Non, non ! il ne peut mavoir abandonnée, oubliée ! Déjà unefois, jai cru quil était coupable. Tout semblait le condamner,comme aujourdhui, et cest de là que sont venus tous mes Non, non! Je verrais de mes propres yeux, que je diraisencore : Non


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