Aymeris : roman . dêtre une amoureuse. Repliées sur elles-mêmes, elles nauraient plus doccasions de dépenser leur ardeurquauprès de Georges, désormais la raison dêtre de leur existence,lhéritier de leurs principes, leur (( propriété ». En âpre lutte avec leurbelle-sœur, si elles tâchèrent doublier leur neveu, rompirent toutesrelations dangereuses pour leur tranquillité, firent le vide autour delles,leur Georges resta le dernier sujet extérieur de leurs préoccupations desohtaires, car elles avaient cet esprit de famille qui leur faisait prendreen public la défense de M. et Mme Aymeris; et, daut


Aymeris : roman . dêtre une amoureuse. Repliées sur elles-mêmes, elles nauraient plus doccasions de dépenser leur ardeurquauprès de Georges, désormais la raison dêtre de leur existence,lhéritier de leurs principes, leur (( propriété ». En âpre lutte avec leurbelle-sœur, si elles tâchèrent doublier leur neveu, rompirent toutesrelations dangereuses pour leur tranquillité, firent le vide autour delles,leur Georges resta le dernier sujet extérieur de leurs préoccupations desohtaires, car elles avaient cet esprit de famille qui leur faisait prendreen public la défense de M. et Mme Aymeris; et, dautre part, ellesdaubaient sur ces ingrats quand elles étaient tête à tête. Elle avaient,certes, pour leur frère (( de la considération », et qui donc nen auraitpas eu pour Pierre Aymeris? Quant à Alice, leur belle-sœur, elles latenaient pour « un élément de désordre dans léconomie traditionnellede leur maison ». Avant daller plus loin dans ce récit, il conviendrait de faire con- i8. *V >^^ naître au lecteur les personnages dont notre héros portait en lui lhéré-dité. Georges Aymeris a tenu, pendant une longue partie de sa vie, unjournal quune main pieuse, mais criminelle, a détruit. Dans cescahiers, Georges, à laide de ses souvenirs, avait reproduit, telles que samémoire le lui permettait, des anecdotes contées par sa mère, impru-demment peut-être, si lon songe à linfluence quelles eurent sur Aymeris avait la discrétion professionnelle; Mme Aymeris nenpratiquait aucune. A lintimité presque choquante qui sétablit entrecette mère, âgée, et ce fils trop jeune, nous devons la partie la plusintéressante du journal — de 1880 à 1895, date de la mort deMme Il semble que ce fils et cette mère, qui avaient entreeux tant daffinités et qui saimèrent si violemment, aient eu peu lesens des responsabilités envers le prochain. Georges me rapporta ceparadoxe dun mémorialiste, qui lavait beaucoup frappé : « Parmi l


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