La nouvelle Héloise, ou Lettres de deux amans habitans d'une petite ville au pied des Alpes: recueillies et publiées . s-tu queje texpoferois à ce rifque, fi je nétoissure de le partager ? Penfe encore quil neft point queftionde te fier à ton courage j il ny faut pasfongec j & je te défends même très-ex-prefiement dapporter aucune arme pourta défenfej pas même ton épée : auflî-bien te feroit-elle parfaitement inutile;carfi nous fommes furpris , mondelTeineft de me précipiter dans tes bras , detenlacer fortement dans les miens, &de recevoir ainfi le coup mortel pournavoir plus à me féparer de t
La nouvelle Héloise, ou Lettres de deux amans habitans d'une petite ville au pied des Alpes: recueillies et publiées . s-tu queje texpoferois à ce rifque, fi je nétoissure de le partager ? Penfe encore quil neft point queftionde te fier à ton courage j il ny faut pasfongec j & je te défends même très-ex-prefiement dapporter aucune arme pourta défenfej pas même ton épée : auflî-bien te feroit-elle parfaitement inutile;carfi nous fommes furpris , mondelTeineft de me précipiter dans tes bras , detenlacer fortement dans les miens, &de recevoir ainfi le coup mortel pournavoir plus à me féparer de toi \ plusheureufe , à ma mort, que je ne fus dema vie. • 33^ L^ NOUVELLE Jefpère quun fort plus doux nous efl:réfervé j je fens, au moins, quil nous efl:dû, & la fortune fe lafTera de nous êtreinjuflie. Viens donc, âme de mon cœur,vie de ma vie, viens te réunir à toi-mê, fous les aufpices du tendre amour,recevoir le prix de ton obéilTance & detes facrifices. Viens avouer, même aufein des plaifirs, que ceft de luniondes cœurs quils tirent leur plus LETTRE JR É L 0 ï s E. 3 37 r LETTRE L I V. A Julie» JArrive plein d-une émotion quisâccioît: en entrant dans cet afyle. Julie !me voici dans ton cabinet, me voici dansie fandbuaire de tout ce que mon cœuradore. Le flambeau de lamour guidoitmes pas , &: jai pafle fans être apperç charmant, lieu fortuné , qui jadisvistant réprimer de regards tendres, tantétouffer de foupirs brûlans ! toi qui visnaître & nourrir mes premiers feux, pourla féconde fois tu les verras couronner;témoin de ma confiance immortelle,(bis le témoin démon bonheur, & voileà jamais les plaifirs du plus fidèle 6c à\ipflus heureux des hommes. •Que ce myflérieux féjour eft char-mant ! Tout y flatte &: nourrit lardeurqui me dévore. O Julie! il efi; plein deroi, & la flamme de mes defiis sy répandfur tous tQS veftiges. Oui, tous mes fensTome I, P 3 3S La Nov Velle y font enivrés à la
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