. Les métiers . pour montrer quelle était honnêtetille et nullement singulière : « Je sais filer aussi bienque femme de Fiance. » On nachetait pas, en ce temps-là , des chemises, desdraps et des torchons tout faits clans les grands maga-sins, mais chaque famille avait sa fabrique de fil, commechacune avait sa fabrique de pain sous le toit où lonvivait. Je ne dis pas que cela fût mieux que de nos jours,mais cela était très bien. Les « marraines » habiles,quand elles louaient leur fuseau, pouvaient gagner unesomme assez ronde par semaine, sans quitter le logis nile soin du ménage. E


. Les métiers . pour montrer quelle était honnêtetille et nullement singulière : « Je sais filer aussi bienque femme de Fiance. » On nachetait pas, en ce temps-là , des chemises, desdraps et des torchons tout faits clans les grands maga-sins, mais chaque famille avait sa fabrique de fil, commechacune avait sa fabrique de pain sous le toit où lonvivait. Je ne dis pas que cela fût mieux que de nos jours,mais cela était très bien. Les « marraines » habiles,quand elles louaient leur fuseau, pouvaient gagner unesomme assez ronde par semaine, sans quitter le logis nile soin du ménage. Et si, comme il arrivait le plussouvent, on filait pour soi-même ou pour ses proches,ce nétait point une chose indifférente, de porter etduser cette toile bénie, où les mères, les sÅurs, lesfemmes avaient mêlé un peu de leur pensée. Le fil sortait de la maison en écheveaux. On le con-fiait au tisserand. Et celui-ci était encore un de cesinnombrables ouvriers dautrefois, que leur profession LE TISSERAND. ne séparait ni de leur maison ni de leur famille. Trèssouvent la femme, la fille, les fils travaillaient à côté dupère, clans la pièce où ne cessait guère le claquement dumétier. Le tisserand connaissait son métier de bois; ilpouvait souvent le réparer seul ;il connaissait aussi la clientèleet le goût variable du il ne faisait point une seulesorte de toile, mais, selon laqualité du fil et de lesprit de-là fileuse, selon la fortune duclient et la mode du pays, ilfabriquait des toiles de tous lesgrains et de toutes les nuances, depuis létoffe rugueusecomme le granit, quon décorait du nom de draps, jus-quaux Hues batistes des voiles et des mouchoirs deriches. Pendant bien des siècles, le tisserand a ainsi vécu,dans latelier familial. Puis le règne de la vapeur a com-mencé. Les métiers à la main, les pauvres petits métiersen bois, autour desquels


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