. Le beau chateau; . nos seilles,mes amis, les pampres sont mûrs ! Le ciel est bleu sur le vignoble ;cet automne est presque un été,il répand une grâce noblesur les coteaux et la cité. Le bruit des fléaux dans les granges,les cris des abatteurs de noixse mêlent aux chants des les grappes à pleins doigts ! ri8 LE BEAU CHATEAU Une odeur capiteuse monte des ceps lourds de rubis et dor, les cœurs sont gais, les langues promptes, le pressoir est plein jusquau bord. Sur les pulpes qui samoncellentla meule passe à coups serréset le moût sort, gicle et ruisselle,jette sur tous so
. Le beau chateau; . nos seilles,mes amis, les pampres sont mûrs ! Le ciel est bleu sur le vignoble ;cet automne est presque un été,il répand une grâce noblesur les coteaux et la cité. Le bruit des fléaux dans les granges,les cris des abatteurs de noixse mêlent aux chants des les grappes à pleins doigts ! ri8 LE BEAU CHATEAU Une odeur capiteuse monte des ceps lourds de rubis et dor, les cœurs sont gais, les langues promptes, le pressoir est plein jusquau bord. Sur les pulpes qui samoncellentla meule passe à coups serréset le moût sort, gicle et ruisselle,jette sur tous son goût sucré... Ce soir, dans la vigne déserte,les étourneaux courbant leur volviendront boire à la fente ouvertedes grains oubliés sur le sol ; ivres de suc, gonflés deffluvesils tomberont, lessor brisé...et nous penchés au bord des cuvesnous sentons nos cœurs se griser ! Cueillons encor ce raisin pâle,le dernier des ceps dégarnis,puis rentrons dans le soir éjà la vendange MMfa ««u /£ s«îs «w èord <?w LA BARQUE Je sais au bord du lac dans une anse tranquilleune barque oubliée au milieu des roseaux ;deux amarres de fer la tiennent immobilemais nul ne vient en détacher les lourds anneaux. Les vagues alentour arrêtent leur sillage ; elle dort, balançant des nids et du soleil, elle et tout proche un saule au long feuillage humide, frissonnant, recouvre son sommeil. Naguère un batelier la conduisait sur lhorizon, très loin là-bas, il sen allaitet retirait gaîment, penché sur leau profonde,les poissons prisonniers au creux de son filet. Où donc sont-ils le batelier, la batelière ? Sur le lac pâle et transparent comme un miroir la barque lentement glissait dans la lumiè Ils ne carguaient leur voile dor quaux vents du soir. Adieu, beau temps passé ! adieu, folle jeunesse !Il faut un jour ancrer sa barque au bord des sais une là-bas que le lac bleu caresseet qui rêve, oubliée
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