. L'étang des soeurs-grises . uvantables ténèbres jai vécu depuis que je tai quitté!... Je te dirai tout!... Je veux que tu mécoute s, — dabord, —et quandtu mauras entendue et jugé nous verrons, ô mon Gontran, si tu auras lecourage de me condamner ! Elle passa ses deux mains sur son front, pressa ses lèvres et ferma les yeuxpour les rouvrir aussitôt grands et fixes. Sappartenait-elle vraiment? Nétait-elle pas plutôt sous lempire de quelquesentiment excessif qui lenlevait à la réaUté même ? Ne [subissait-elle pas enfinune de ces hallucinations fiévreuses qui transportent pa


. L'étang des soeurs-grises . uvantables ténèbres jai vécu depuis que je tai quitté!... Je te dirai tout!... Je veux que tu mécoute s, — dabord, —et quandtu mauras entendue et jugé nous verrons, ô mon Gontran, si tu auras lecourage de me condamner ! Elle passa ses deux mains sur son front, pressa ses lèvres et ferma les yeuxpour les rouvrir aussitôt grands et fixes. Sappartenait-elle vraiment? Nétait-elle pas plutôt sous lempire de quelquesentiment excessif qui lenlevait à la réaUté même ? Ne [subissait-elle pas enfinune de ces hallucinations fiévreuses qui transportent parfois le cœur et lâme dansun monde de sensations qui se dérobent à toute observation et à toute analyse? On eut pu croire que quelque rêve terrible flottait devant son regard, ou quellese sentait enveloppée par une vision qui pesait fatalement sur son esprit,et à travers laquelle limpalpable et linconnu lenserraient étroitement jusquàlétoufler. Une sorte de cauchemar. LES NUITS DU BOULEVARD 2()J. Boulevard Moutmarlre, théâtre des Variétés. Goiilraii regardait, cl, sans savoir pourquoi, il avait peur. — Ecoute ! écoute!... reprit la jeune femme bientôt après; — ah! tu te rap-pelles, nest-ce pas?... tu nas pas oublié cette nuit si rapide dont le souvenirme brûle encore, à lheure où je te parle !... Jétais enivré sans rélléchir à ce que je faisais, je métais enfuie vers cet homme quimattendait à lélranger pour me faire princesse et millionnaire!... « Vois-tu!... vous autres, vous navez pas les mêmes idées que vousne savez pas faire la^part des sentiments auxquels nous obéissons!... les femmes LlV. 27. A. Fayard, éditeur. 27 qui aiment réellement ne sarrêteront jamais devant les répugnances que vousinspirent certains compromis, dont votre fierté salarme ou seffarouche, et quandje me résignai à aller au prince Lubiroff, cétait pour être plus sûre de te retrou-ver au ret


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