Le diable amoureux, roman fantastique . artier courant estmangé; je dois au jeu, à lauberge, au — Vous plaisantez hors de propos. — Si je quitte le ton de plaisanterie, ce serapour vous prier de vous retirer, car il est tard etil faut que je me couche. — Et vous me renverriez incivilement à lheurequil est? Je nai pas dû mattendre à ce traite-ment de la part dun cavalier espagnol. Vos amissavent que je suis venue ici; vos soldats, vosgens mont vue et ont deviné mon sexe. Si jétaisune vile courtisane, vous auriez quelque égardpour les bienséances de mon état; mais votreprocédé pour m


Le diable amoureux, roman fantastique . artier courant estmangé; je dois au jeu, à lauberge, au — Vous plaisantez hors de propos. — Si je quitte le ton de plaisanterie, ce serapour vous prier de vous retirer, car il est tard etil faut que je me couche. — Et vous me renverriez incivilement à lheurequil est? Je nai pas dû mattendre à ce traite-ment de la part dun cavalier espagnol. Vos amissavent que je suis venue ici; vos soldats, vosgens mont vue et ont deviné mon sexe. Si jétaisune vile courtisane, vous auriez quelque égardpour les bienséances de mon état; mais votreprocédé pour moi est flétrissant, ignominieux : LE DIABLE AMOUREUX. 57 il nest pas de femme qui nen fût humiliée.—Il vousplaît donc à présent dêtre femme pourvous concilier des égards? Eh bien! poursauverlescandale de votre retraite, ayez pour vous le mé-nagement de la faire par le trou de la serrure. — Quoi ! sérieusement, sans savoir qui je — Puis-je lignorer? — Vous lignorez, vous dis-je, vous nécoutez. que vos préventions ; mais, qui que je sois, je suisà vos pieds, les larmes aux yeux: cest à titre de 14 38 LE DIABLE AMOUREUX. client que je vous implore. Une imprudence plusgrande que la vôtre, excusable peut-être, puisquevous en êtes lobjet, ma fait aujourdhui toutbraver, tout sacrifier pour vous obéir, me donnerà vous et vous suivre. Jai révolté contre moi lespassions les plus cruelles, les plus implacables; ilne me reste de protection que la vôtre, dasileque votre chambre : me la fermerez-vous, Alvare?Sera-t-il dit quun cavalier espagnol aura traitéavec cette rigueur, cette indignité, quelquun quia sacrifié pour lui une âme sensible, un êtrefaible dénué de tout autre secours que le sien ; enun mot, une personne de mon sexe?» Je me reculais autant quil métaitpossible, pourme tirer dembarras ; mais elle embrassait mes ge-noux, et me suivait sur les siens: enfin, je suis rangécontre le mur. «Relevez-vous, lui dis-je, vous


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