Loin du foyer paternel . , pas plus avan-cés quils ne létaient le matin. Cependant tousdeux étaient plus gais, plus contents deux-mêmes : ils avaient fait leur devoir, et silsnavaient pas trouvé demploi, ils navaient pasdu moins à se reprocher une paresse volontaire. Pierre alla à la provision et revint avec deuxlivres de pain bis, un morceau de fromage etdeux pommes. Voilà de quoi dîner comme des rois! dit-ilen posant le tout sur les genoux de Pierrette,qui sétait installée sur un banc à la porte dunhôtel, dans une rue peu fréquentée par les voi-tures; et il nous reste encore cinq sous pourav


Loin du foyer paternel . , pas plus avan-cés quils ne létaient le matin. Cependant tousdeux étaient plus gais, plus contents deux-mêmes : ils avaient fait leur devoir, et silsnavaient pas trouvé demploi, ils navaient pasdu moins à se reprocher une paresse volontaire. Pierre alla à la provision et revint avec deuxlivres de pain bis, un morceau de fromage etdeux pommes. Voilà de quoi dîner comme des rois! dit-ilen posant le tout sur les genoux de Pierrette,qui sétait installée sur un banc à la porte dunhôtel, dans une rue peu fréquentée par les voi-tures; et il nous reste encore cinq sous pouravoir une assiette de soupe ce soir en rentrant. — Et treize sous mis de côté ajouta Pier-rette, Mais elle nen dit pas davantage. — Ce nest pas un mauvais commencementdannée, dit Pierre, Dieu merci, tu as reprisdes forces, Pierrette; voilà tantôt deux moisque la fièvre ta quittée, et jespère bien quellene reviendra plus. Moi, jai grandi, et je mesens fort pour deux. Nous avons bonne envie. Ils eurent beau parcourir les rues en criant : A ramonerla chemina . personne ne les appela. (P. 16.) LOIN DU FOYER P. 18 LOIN DU FOYER PATERNEL. de travailler; le temps le plus dur est passé, etj ai bon espoir en lannée qui vient. — Et tu ne sais pas tout, reprit Pierrette,jai une surprise à te faire pour tes é, vois-tu ce petit livre, dit-elle en tirant dela poche de sa veste un petit voiume tout usé :cest lalphabet que ma grandmère ma donnéen partant; il ne ma pas quitté, et à présent jesais lire presque couramment Ecoute plutôt. Et. elle se mit à épeler laborieusement. Pierre, attentif a chaque parole, ouvrait labouche en même temps quelle, la fermait quandelle la termait, res[)irait péniblement quandune syllabe se faisait (entendre. 11 était toutoreille, tout admiration pour ce nouveau talentde Pierrette quil ne soupçonnait pas. Cétaitpour lui un orgueil, une joie, laccomplissementdun de ses pius ambitieux désirs. Souvent


Size: 1289px × 1938px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1900, bookdecade1910, bookidloindufoyerp, bookyear1910