La Lecture . avait caché ses bottines, et il dut renoncer à voir la pendaisonqui le séduisait tant, et qui devait inspirer le pendant deGamahut. Et Salis, doué dune faconde extraordinaire, ne tarit pas surses amis et ses hôtes, sur le tiers et sur le quart. Cependant cette soirée si joyeuse touchait à sa fin. Des inconnusarrivaient à lAiXouco; asXaç, hellénisé ainsi par Maurice échangeaient avec le maître des signes dintelligence. On au-rait dit des conspirat<;urs. Mais il ne sagissait que dune réunionde braves ^ens, amateurs de lesprit, débarrassés du travail quotidicn, licurcux


La Lecture . avait caché ses bottines, et il dut renoncer à voir la pendaisonqui le séduisait tant, et qui devait inspirer le pendant deGamahut. Et Salis, doué dune faconde extraordinaire, ne tarit pas surses amis et ses hôtes, sur le tiers et sur le quart. Cependant cette soirée si joyeuse touchait à sa fin. Des inconnusarrivaient à lAiXouco; asXaç, hellénisé ainsi par Maurice échangeaient avec le maître des signes dintelligence. On au-rait dit des conspirat<;urs. Mais il ne sagissait que dune réunionde braves ^ens, amateurs de lesprit, débarrassés du travail quotidicn, licurcux de se retrouver et de re<*onstituer les vieillessociétés cliantantes de I8i0: les Brdillnnls, les Eiifinits de Momus, ou Iti Lice rhansonnlère. Vers minuit, heure de la fermeture officielle, le spectacle desOmbres se termina, le gros public descendit du premier étage etse dispersa dans la rue éclairée par les deux feux rouges de lafaçade du cabaret. ; «îf LAUBERGE DU CHAT NOIR 559. ^^Ji^JkC Dans une salle du fond, sous la présidence de Louise France,du Théâtre-Libre, une des plus utiles auxiliaires dAntoine, lagoguette commença. Ce fut alors, en petit comité, une débauchede chansons inconnues, de vers iné-dits. Chacun à leur tour, des poètesnouveaux, en quête de renommée,vinrent poser leur goguette renouvelée de nospères a lieu tous les soirs. Cest leConservatoire du Chat Noir. Il ne faut pas le prendre trop enplaisanterie. Les auteurs du CluiiNoir, poètes et dessinateurs, imtapporté un concours précieux àleffort pour le rajeu-nissement des vieillesformules. Ils ont donnéune note profondémentartistique, dont lin-fluence a été ré hardiesses entous genres ont fait lajoie de Paris. Nul plusque Salis na mieuxcontribue en ces tempsmoroses à réveiller cebon rire que Rabelaisdisait « être le proprede lhonuTie ». Et derrière toutecette gaieté, quedobservations (ines,de criti([ues mordantes,jde


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