Légendes et curiosités de l'histoire . ultantes de cet appétit de toutsavoir quentretenait, quexacerbait une vanitésans limites. Si nous ajoutons quil était posses-seur dune fortune immense, — le revenu deGilles de Rays sélèverait aujourdhui à près detrois millions de notre monnaie, en tenant comptede la valeur relative de largent, — on compren-dra les facilites quil eut de sentourer dun luxe,de se livrer à des prodigalités qui le firent lepoint de mire de toutes les convoitises. Privé de bonne heure des conseils paternels,Gilles avait été confié à la garde de son grand-père, qui témoignait, à


Légendes et curiosités de l'histoire . ultantes de cet appétit de toutsavoir quentretenait, quexacerbait une vanitésans limites. Si nous ajoutons quil était posses-seur dune fortune immense, — le revenu deGilles de Rays sélèverait aujourdhui à près detrois millions de notre monnaie, en tenant comptede la valeur relative de largent, — on compren-dra les facilites quil eut de sentourer dun luxe,de se livrer à des prodigalités qui le firent lepoint de mire de toutes les convoitises. Privé de bonne heure des conseils paternels,Gilles avait été confié à la garde de son grand-père, qui témoignait, à légard de son petit-fils, dela faiblesse naturelle aux vieillards. Le jeunebaron eut vite fait dobtenir le gouvernement deterres et seigneuries et, dès lors, « en usa àson plaisir, sans prendre conseil de son aïeul, nîne le croire plus en rien ». A compter <!<• <(_? moment, il se livre aux plus LE LEGENDAIRE BARBE-BLEUE id folles dépenses, pour la satisfaction des capricesles plus FlG. 3. — GILLES DE LAVAL, MARÉCHAL DE FRANCE. (Daprès Montfaucon, Monument* de la Monarchie française, t. III.) Entre autres fantaisies coûteuses, il avait fondéune collégiale, dont le personnel, composé deprès de trente personnes laccompagnait, avec sa 4 50 LEGENDES ET CURIOSITKS DE L HISTOIRE maison militaire, clans ses moindres dé de ce service Lui coûtait des sommesconsidérables ; rien ne lui paraissait trop beaupour ses serviteurs : haquenées et chevaux duplus haut prix; longues robes traînantes, décar-late et dautres draps fins ; malles et bahuts pourtransporteries effets, on navait pas mémoire quunprince ou un roi eût jamais fait montre dun luxepareil. Cet homme avait le culte passionné de tous lesarts, principalement celui de la musique. Avait-ilouï dire que, même au loin, sétait fait entendreune belle voix, il navait cesse que celui qui la pos-sédait fût à son service. Un jour, il entend cha


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