Contes en vingt lignes . 42. LE VISAGE PERDU LOIN, bien loin dans le passé, au temps divin où lartétait le maître de la Chine, Yan-Li peignait. Sur le fin papier et la soie livide, son pinceautraçait des figures précises, des hommes, des dieux, desoiseaux. Ayant connu son talent, lempereur la fit veniren son palais pour travailler. Elle y rencontra Men-Tchang et laima. Il partit, elle ne le vit plus. Sans doute par un sortilège, rien ne put de-meurer au fond de sa mémoire, elle oublia son sourireet ses yeux. Comme dans un nuage les traits étaientfondus, le visage perdu. 43 Elle se mit k le che


Contes en vingt lignes . 42. LE VISAGE PERDU LOIN, bien loin dans le passé, au temps divin où lartétait le maître de la Chine, Yan-Li peignait. Sur le fin papier et la soie livide, son pinceautraçait des figures précises, des hommes, des dieux, desoiseaux. Ayant connu son talent, lempereur la fit veniren son palais pour travailler. Elle y rencontra Men-Tchang et laima. Il partit, elle ne le vit plus. Sans doute par un sortilège, rien ne put de-meurer au fond de sa mémoire, elle oublia son sourireet ses yeux. Comme dans un nuage les traits étaientfondus, le visage perdu. 43 Elle se mit k le chercher dans les jardins et dansles salles, ckins le temple et les pavillons. Elle le chercha dans le miroir épais de leau, dansles brunies de lhorizon, mais sans espoir. \)c guerre lasse, elle sen fut prier les dieux delui inspirer un moyen de le retrouver. Les dieux lui répondirent : Il lui faut le sang deton cœur. Lartiste serra contre sa poitrine le rosier leplus aigu des parterres impériaux, le sang coula, el


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