Le vieux Montmartre . n voyage pour quelquesjours le feu prit à sa petite maison en planche et toutfut brûlé. Quand il revint, il ne lui restait rien. Le« Salon » quil préparait, ses études, ses outils, sesmeubles, ses vêtements, de largent même quil avaitdans un tiroir, tout était anéanti. Dans toutes les pittoresques petites rues gondoléeset rocailleuses habitent des artistes, partout onaperçoit les grands vitrages des ateliers. Les citertous, est chose impossible, Léon Bloy, est un trèsvieux montmartrois, Grass-Minck, peintre et dessi-nateur, habite dans lancien cabaret du « Zut »,place Jea
Le vieux Montmartre . n voyage pour quelquesjours le feu prit à sa petite maison en planche et toutfut brûlé. Quand il revint, il ne lui restait rien. Le« Salon » quil préparait, ses études, ses outils, sesmeubles, ses vêtements, de largent même quil avaitdans un tiroir, tout était anéanti. Dans toutes les pittoresques petites rues gondoléeset rocailleuses habitent des artistes, partout onaperçoit les grands vitrages des ateliers. Les citertous, est chose impossible, Léon Bloy, est un trèsvieux montmartrois, Grass-Minck, peintre et dessi-nateur, habite dans lancien cabaret du « Zut »,place Jean-Baptiste Clément. Rue du Mont-Cenis une maison avec de curieuxpetits jardins abrite des littérateurs, des peintres,des sculpteurs. Cest dans un petit atelier presque LE VIEUX MONTMARTRE 31 sous le toit que Diligent exécuta et moula sa statueAprès la douche, quil exposa au Salon de Tan der-nier. Pour la descendre de là-haut ce fut un travailtrès compliqué, lescalier était trop étroit, on fut. Latelier de Busson. obligé de scier la statue en morceaux et de la recol-ler au Grand-Palais. Les artistes, comme du reste tous les autres habi-tants de la Butte, vivent complètement là-haut, eten descendent rarement. On dit courammentqu « on va à Paris », un peu comme on dit dans de 32 LE VIEUX MONTMARTRE lointains villages, qu « on va à la ville «. Les humo-ristes sont obligés de venir plus fréquemment aaBoulevard pour porter leurs dessins aux journauxillustrés, mais ils le font le plus rarement possibleet ce sont toujours des expéditions dont on parle dèsla veille. Il faut vivre cette existence tranquilledans ce pays de Montmartre pour en comprendretout le charme et se bien persuader quelle nest pasaussi monotone quon se la pourrait imaginer. Les-prit inventif, la folle imagination suppléent trèsbien aux petits potins, à la vaine activité, aux dis-tractions toujours les mêmes quon peut trouver àParis, et meublent à linfini les heures où l
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