Revue pittoresque : musée littéraire . la mort, elle condamnera mes juges,mes Ma fille, dit alors un des religieux qui len- louraicnt, ne songez plus qua votre propre salut;détournez vos yeux de ce monde que vous allezquitter, et ne regardez que le ciel où vous serezbientôt. Ces Irislcs et religieuses paroles parurent faireune impression profonde sur dona Mariana ; ellebaissa la tète et se recueillit un moment comme TORESQUE. pour envisager son sort et sy résigner courageuse-ment. Ensuite elle se laissa docilement conduiredans le lugubre réduit où tant de malheureuxavaient attendu


Revue pittoresque : musée littéraire . la mort, elle condamnera mes juges,mes Ma fille, dit alors un des religieux qui len- louraicnt, ne songez plus qua votre propre salut;détournez vos yeux de ce monde que vous allezquitter, et ne regardez que le ciel où vous serezbientôt. Ces Irislcs et religieuses paroles parurent faireune impression profonde sur dona Mariana ; ellebaissa la tète et se recueillit un moment comme TORESQUE. pour envisager son sort et sy résigner courageuse-ment. Ensuite elle se laissa docilement conduiredans le lugubre réduit où tant de malheureuxavaient attendu, avant elle, leur dernière heure. En Espagne, lusage et la loi accordent au con-damne un sursis de deux jours pour faire ses dis-positions temporelles et se préparer a mourir chré-tiennement. On le lire de son cachot, on le délivrede ses fers et on le fait passer dans un autre quar-tier de la prison où lattendent ceux qui doiventlassister pendant celte longue agonie. Cest cequon appelle mettre en chapelle. Pourlanl le lu-. gubre séjour où les condamnés attendent la fin deleur vie nest point consacré au culte; cest ordi-nairement une salle dont les issues peuvent êtrefacilement gardées, et où il y a une espèce dal-côve où se tient le prisonnier. Des sentinelles veil-lent h la porte et laissent librement pénétrer ceuxqui lui apportent les secours de la religion. Nuitet jour, il est environné de gens qui lexhortent etle consolent; son confesseur ne le quitte plus, etles membres de la confrérie qui ensevelit les sup-j)liciés lui prodiguent jusquau dernier momentleurs soins charitables. Lendroit où dona Mariana fut conduite étaittout a fait approprié k sa funèbre destination :cétait une salle étroite, nayant quune seule issuecl éclairée par des fenêtres garnies dun grillagesi serré, quun petit oiseau naurait pas passé ktravers les barreaux de fer; sur lun des côtés souvrait une espèce dalcôve obscure el profondeoù il y avait deux chaises


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