Gazette des beaux-arts . s effets me semblent obtenus, sinon sans étude, du moinssans effort. M. Chapu a aussi modelé, mais dans un style plus austère, les deuxatlantes qui supportent ée. Ce sont deux hommes dâge diffé-rent. Les caractères de la force florissante et ceux de la force mûrie sontsavamment imprimés dans ce beau couple. Ils ne souffrent guère de leurfardeau, ils pourraient même sen féliciter, car la cheminée les fait valoirà merveille par les tons puissants et bien assortis de ses pierres variées. QUELQUES ŒUVRES DÉCORATIVES INÉDITES. 99 Le prix de cette cheminée est en ou


Gazette des beaux-arts . s effets me semblent obtenus, sinon sans étude, du moinssans effort. M. Chapu a aussi modelé, mais dans un style plus austère, les deuxatlantes qui supportent ée. Ce sont deux hommes dâge diffé-rent. Les caractères de la force florissante et ceux de la force mûrie sontsavamment imprimés dans ce beau couple. Ils ne souffrent guère de leurfardeau, ils pourraient même sen féliciter, car la cheminée les fait valoirà merveille par les tons puissants et bien assortis de ses pierres variées. QUELQUES ŒUVRES DÉCORATIVES INÉDITES. 99 Le prix de cette cheminée est en outie singulièrement accru par le bas-relief qui la décore, et qui est de M. Tournois. Ce morceau révèle lamourle plus scrupuleux de lantique. Le front ceint de lierre, Bacchus, montésur une panthère, entre deux bacchantes, se tourne à demi pour tendresa coupe au vin que lune delles y verse. Son corps sabandonne à lallurelongue et lente de la bête, de sorte que le buste sappuie aisément sur les. hanches et que le genou presse à peine la monture. Livresse est recon-naissable au trouble des yeux, au vague du sourire, à un léger affaisse-ment général, mais cest livresse dun dieu, une ivresse qui na rienavili de sa beauté, rien affaibli de sa jeunesse conquérante. La premièrebacchante, qui descend un degré et élève le bras, tendu pour verser,développe par ce geste une ligne superbe. Si jen juge à la parfaite cor-rection de ce bas-relief, M. Tournois doit être un de ces artistes obstiné-ment consciencieux dont le souci est dêtre irréprochables avant dêtre 100 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. brillants, qui croient navoir jamais fini leur œuvre, et ne la livrent quense la faisant arracher. Au-dessus de la cheminée, sous la devise Numen, Lumen, Carmen,un Apollon, de M. Delaunay, préside à cette célébration des arts. Je voudrais bien encore parler de cet Apollon dans son propre langageet le rimer tout vif, mais le souvenir de Marsyas mimportune


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