. Contes moraux . te plaindre & de ne reviendrois pas à moi fi le mondeavoit pu te féduire, & ce retour volon-taire eft la preuve de ta vertu. Oh !grâce au Ciel, dit-elle^ (le cœur foulagepar les pleurs qui couloient en abon-dance de fes yeux ) grâce au Ciel, jenai à rougir daucune foibleffe hoû-teufe : jai été folle, mais jai été hon-nête. Si jen doutois,ferois-tu dans mon 64 lHeu REU X DiroRCEi fein , récrit Lifere ? & à ces ïsqui peut rendre les tranfporîs de deuxcœurs fenfibles, qui après avoir gémidune réparation cruelle, fe réunifientpour toujours? En apprenant leur


. Contes moraux . te plaindre & de ne reviendrois pas à moi fi le mondeavoit pu te féduire, & ce retour volon-taire eft la preuve de ta vertu. Oh !grâce au Ciel, dit-elle^ (le cœur foulagepar les pleurs qui couloient en abon-dance de fes yeux ) grâce au Ciel, jenai à rougir daucune foibleffe hoû-teufe : jai été folle, mais jai été hon-nête. Si jen doutois,ferois-tu dans mon 64 lHeu REU X DiroRCEi fein , récrit Lifere ? & à ces ïsqui peut rendre les tranfporîs de deuxcœurs fenfibles, qui après avoir gémidune réparation cruelle, fe réunifientpour toujours? En apprenant leur ré-conciliation , leurs gens furent faifis dejoie, & le bon-homme Ambroife difoir,les yeux mouillés de larmes : Dieu foitloué, je mourrai content. Depuis ce jour, la tendre union deces époux fert dexemple à tous ceux deleur âge. Leur divorce les a convaincusque le monde navoit rien qui put lesdé lun de lautre ; 6c ceft ceque jappelle un divorce heureux. v\V]i^/. ij\. M AUX Conte Moral. 6j arvvnfaeazœsiKxeiRMa»Efam«9esatA>frr.«»«?iaiwa^ •LE BON M A R L J^Un de CQS bons pères de famille quinous rappellent lâge dor, Félifondeavoit marié Hortence fa fille unique auBaron de Vaifain, 6c fa nièce Amélie auPréfident deLufane. Vaifain, galant fans aiTiduité, afîeztendre fans jaloufîe , trop occupé de fagloire & de fon avancement pour séta-blir le gardien de fa femme, la laiilbit?fur fa bonne foi, fe livrer aux difîipa-tions dun monde où répandu lui-même,il fe plaifoit à la voir briller. Lufane plusrecueilli, plus affidu, ne refpiroiî quepour Amélie, qui de fon côté ne vivoitque pour lui. Le foin mutuel de fe com-plaire les oceupoit fans celle, & poureux le plus faint des devoirs étoit leplus doux des plaifirs. Le vieux Félifonde jouiffoit de runionde fa famille, quand la mort dAmélie 6^ Le bon Mjri^ & celle de Valfain y répandirent latriilefle & le deuil. Lufane dans fa dou-leur navoit pas m


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