Rubens . le sens il ne faut user que judicieusement de cetteconnaissance, en se dégageant absolument de lÅuvreelle-même ; car un grand nombre dartistes inhabileset quelques-uns mêmes de ceux qui ont du talent nedistinguent pas la matière de la forme, ni la figurede la matière qui a régi le travail du sculpteur ». Cenest donc pas par instinct seulement, mais par raisonet volonté, que Rubens a regardé directement lanature pour faire des êtres surnaturels et quil arejeté cette triste méthode qui a si longtemps débi-lité notre école française : restreindre le rôle
Rubens . le sens il ne faut user que judicieusement de cetteconnaissance, en se dégageant absolument de lÅuvreelle-même ; car un grand nombre dartistes inhabileset quelques-uns mêmes de ceux qui ont du talent nedistinguent pas la matière de la forme, ni la figurede la matière qui a régi le travail du sculpteur ». Cenest donc pas par instinct seulement, mais par raisonet volonté, que Rubens a regardé directement lanature pour faire des êtres surnaturels et quil arejeté cette triste méthode qui a si longtemps débi-lité notre école française : restreindre le rôle dela couleur et le borner à répéter faiblement ce que lesculpteur a déjà dit avec son ciseau. Il ne transforme pas seulement lart antique sui-vant les exigences de sa technique. Il laccommodeà son goût personnel. Chez lui, ces dieux, assez cos-mopolites de nature, subissent une dernière méta-morphose et sont naturalisés flamands. Il ny a paslà de contre-sens. Il nest pas absurde de mêler une. L Adoration dks Mages (1624.!Musée dAnvers. RUBENS 73 seconde fois à la vie physique ces belles créaturesfictives, qui avaient symbolisé à leur naissance lesforces naturelles. Cette mythologie vieillie, décré-pite dans lart italien et français du xvii^ siècle, seretrempe à sa source originelle pour y trouver unejeunesse nouvelle. Sans doute, les dieux nont plustoute la pureté des lignes, la noblesse des attitudes,la sérénité de lâme. Comme les autres créatures deRubens, ils ont la vie avant davoir le style. Pourtantle peintre savait distinguer les belles proportions dundieu grec et la matérialité un peu épaisse dun Fla-mand. Dans cette même étude, que de Piles a connue,il montre le rapport quil y a entre la vie et lartantique. « Les exercices violents de la palestre et dugymnase étaient poussés non seulement jusquà lasueur, mais jusquà lextrême fatigue, et
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