. La comédie humaine. mes remarquables ou célèbres, ou dun grand nom,tâchant de briller ou de plaire. Dût Modeste y perdre, elleavoua plus tard que les sentiments exprimés dans ses lettresavaient fléchi devant le plaisir de mettre aux prises troisesprits si différents, trois hommes dont chacun, pris sépa-rément, aurait certainement fait honneur à la famille laplus exigeante. Néanmoins cette volupté damour-proprefut dominée chez elle par la misanthropique malice quavaitengendrée la blessure affreuse qui déjà lui semblait seule-ment un mécompte. Aussi lorsque le père dit en souriant :— Eh! bien,


. La comédie humaine. mes remarquables ou célèbres, ou dun grand nom,tâchant de briller ou de plaire. Dût Modeste y perdre, elleavoua plus tard que les sentiments exprimés dans ses lettresavaient fléchi devant le plaisir de mettre aux prises troisesprits si différents, trois hommes dont chacun, pris sépa-rément, aurait certainement fait honneur à la famille laplus exigeante. Néanmoins cette volupté damour-proprefut dominée chez elle par la misanthropique malice quavaitengendrée la blessure affreuse qui déjà lui semblait seule-ment un mécompte. Aussi lorsque le père dit en souriant :— Eh! bien, Modeste, veux-tu devenir duchesse? — Le malheur ma rendue philosophe, répondit-elleen faisant une révérence moqueuse. — Vous ne serez que baronne?... lui demandaButscha. — Ou vicomtesse, répliqua le père. — Comment cela? dit vivement Modeste. — Mais Si tu agréais monsieur de La Brièrc, il auraitbien assez de crédit pour obtenir du Roi la succession demes titres et de mes 2o8 SCÈNES DE LA VIE PRIVEE. — Oh! dès quil sagit de se déguiser, celui-là ne ferapas de façons, répondit amèrement Modeste. Butscha ne comprit rien à cette épigramme dont le sensne pouvait être deviné que par madame et monsieur Mi-gnon et par Dumaj. — Dès quil sagit de mariage, tous les hommes se dé-guisent, répondit madame Latournelle, et les femmes leuren donnent lexemple. Jentends dire depuis que je suis aumonde : « Monsieur ou mademoiselle une telle a fait unbon mariage; » il faut donc que lautre lait fait mauvais? — Le mariage, dit Butscha, ressemble à un procès, ilsy trouve toujours une partie de mécontente; et si lunedupe lautre, la moitié des mariés joue certainement lacomédie aux dépens de lautre. — Et vous concluez, sire Butscha? dit Modeste. — A lattention la plus sévère sur les manœuvres delennemi, répondit le clerc. — Que tai-je dit, ma mignonne? dit Charles Mignonen faisant allusion à sa scène avec sa fille


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