La Lecture . es,])uis au deuxièmeétaire : le Salon de laGonnne, dabord, puisle Parloir. Il a pourvoisins Jules Miot,Taule, Casse, Tridon, Alfred Sirven. Mais le régime admisrue de la Clef comportait une liberté relative, et tous les loca-taires de la prison avaient la faculté de voisiner, de mener lavie commune des repas et de la conversation. La chambre deBlanqui devint tout naturellement un rendez-vous de curiosités etde sympathies. Il se ferma, autant quil fut en son pouvoir, auxpremières, et tâcha même de naccepter les secondes quà bonescient. Nul détenu ne fut plus discret, moins liant. P


La Lecture . es,])uis au deuxièmeétaire : le Salon de laGonnne, dabord, puisle Parloir. Il a pourvoisins Jules Miot,Taule, Casse, Tridon, Alfred Sirven. Mais le régime admisrue de la Clef comportait une liberté relative, et tous les loca-taires de la prison avaient la faculté de voisiner, de mener lavie commune des repas et de la conversation. La chambre deBlanqui devint tout naturellement un rendez-vous de curiosités etde sympathies. Il se ferma, autant quil fut en son pouvoir, auxpremières, et tâcha même de naccepter les secondes quà bonescient. Nul détenu ne fut plus discret, moins liant. Pendant lestrois années quil passa à Sainte-Pélagie, sil descendit au préauaux heures réglementaires, il ne prit guère part aux promenadeset aux groupements. Il se condamnait à nouveau lui-même, secontentait du logis de quelques mètres carrés de surface qui luiavait été concédé, de lair qui lui était donné à respirer.:; Son attitude éloignante, son mutisme avec les indifférents et. E. Villeneuve. i;enferme ir,3 les suspects, nempêchaient pas les tentatives pour pénétrerdavantage dans son intimité. Il nacceptait ni ne refusait lesavances, il ne leur opposait que la barrière de sa volonté, liner-tie de sa parole. Il avait été tellement haï, poursuivi, défiguré !Lacharnement du mauvais sort rend méfiant. Au moins sonretrait en lui-même ne fournissait aux adversaires et aux curieuxque les armes quil voulait bien abandonner. Il lui importait peu,sans doute, à ce moment de sa vie, dêtre accusé de froideur etde hauteur. De mêmequil se préoccupait peudes étonnements devantson hygiène, sa nourri-ture de maïs, de lait, delentilles, ses fenêtresouvertes la nuit en toutesaison. Il savait tropquil était regardé,même par des codéte-nus, comme la plusextraordinaire bête encachot quil y eût jamais,et il devait, logique-ment, devant tous lesreaards qui lépiaient,avoir limmobilité lasséeet le froncement de Levraud. sourcil des félins c


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