. Les métiers . pas sécarterdu troupeau, ce qui serait dune indépendance tout à fait déplacée, mais paître envi-ronné de quatre autres mou-tons, un devant, underrière, un à droite,un à gauche ; rentrerchaque soir dans uncarré de palissadesou sous le toit duneétable, et nen sortirquà lappel du chef,et en ordre si cela sepeut. Le chien connaît tous les devoirs du mouton, et ilveille à ce que celui-ci nen oublie aucun. Il est infa-tigable, ardent, peu bruyant, mal pavé dun morceau noir. On ne le voit jamais dormir que dun œil etdune oreille. Et cest à cause de lui que le berger a desloisi


. Les métiers . pas sécarterdu troupeau, ce qui serait dune indépendance tout à fait déplacée, mais paître envi-ronné de quatre autres mou-tons, un devant, underrière, un à droite,un à gauche ; rentrerchaque soir dans uncarré de palissadesou sous le toit duneétable, et nen sortirquà lappel du chef,et en ordre si cela sepeut. Le chien connaît tous les devoirs du mouton, et ilveille à ce que celui-ci nen oublie aucun. Il est infa-tigable, ardent, peu bruyant, mal pavé dun morceau noir. On ne le voit jamais dormir que dun œil etdune oreille. Et cest à cause de lui que le berger a desloisirs. Il en a par tous pays. Jai vu les bergers des Landestricoter, et de même ceux de la Crète. Jai reçu lhospi-talité chez ceux de la campagne romaine, dans la huttecouverte en roseaux, que surmontent la croix de bois,et léchelle, et la lance, tous les attributs de la ont sculpté de leurs mains le mobilier de leur cam-pement, les bois des lits, les tables, les chaises dont les. LE BERGER 15 dossiers sont ornés dostensoirs et de calices, témoi-gnages de la foi de ces humbles. En Espagne et ailleurs,quelques-uns font de la contrebande. Je sais que le jour-nal a été vu dans les mains de quelques autres, et najamais sans doute été lu avec tant dattention par aucunde ses lecteurs. Mais les plus longues heures de la vie desbergers se passent dans le rêve. Ils contemplent le trou-peau, lhorizon, les nuages, lherbe à leurs pieds. Ilspensent peu de chose et très longtemps la même nont même pas la distraction du mouvement. Par legrand chaud ils sont immobiles ; on les retrouve immo-biles, presque à la même place, lorsque le vent glacébalaye les plaines. Pendant lorage,tandis que les autres travailleurs deschamps se mettent à labri, les bergersse contentent de mettre leur man-teau. Ils reçoivent la pluie, la grêleet la gelée comme un arbre de lacampagne. Cest ce qui fait leurvisage tanné et ridé de bonne heure,et leurs yeu


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