Ladislas de Paal, un peintre hongrois de l'École de Barbizon . elui-ci, Achenbach, de Dusseldorf, à émouvoir, surprendre, effrayer,par la disposition des mêmes détails les uns à côté des autres. Sur lesol rocheux, sale, pareil à un polypier, de la montagne du premier plan,chaque brin dherbe, le lycopode aux feuilles lancéolées, sont disposésavec lesprit méticuleux et sec dun botaniste. Tout nest que lignesfragmentées, analysées, détaillées ; un entassement soigné effrayant deformes mesquines. Le peintre travailla au fusain, mais il accentua àla détrempe les tons foncés, en hachant même avec d


Ladislas de Paal, un peintre hongrois de l'École de Barbizon . elui-ci, Achenbach, de Dusseldorf, à émouvoir, surprendre, effrayer,par la disposition des mêmes détails les uns à côté des autres. Sur lesol rocheux, sale, pareil à un polypier, de la montagne du premier plan,chaque brin dherbe, le lycopode aux feuilles lancéolées, sont disposésavec lesprit méticuleux et sec dun botaniste. Tout nest que lignesfragmentées, analysées, détaillées ; un entassement soigné effrayant deformes mesquines. Le peintre travailla au fusain, mais il accentua àla détrempe les tons foncés, en hachant même avec de la mie, les effetsde lumière. Et malgré cela, nulle part de soleil, nulle part de couleur;leffet de lumière se confond avec le jour de latelier; on peut presque DESSIN ET COLOMS. 75 compter chaque feuille de son hêtre du premier plan, chaque brindillede sa sapinière du fond. De Paàl était fier de cette nature observée à la manière naturaliste ; ilcroyait <|ue cétait la vérité vraie de Courbet, que cétait la nature elle-. 21. DESSIN AU FUSAIN. même quil avait vue clans les cartons de son maître. Il eut beaucoupde peine à apprendre à faire abstraction de la vision colorée, à cher-cher les mêmes formes de dessin par lanalyse de la nature, à shabi-tuer à la vision aiguë des détails mesquins, laquelle ne réussit que parlintroduction de quelques objets seulement dans la tache jaune de 10* DESSIN ET COLORIS. lœil, ce qui est absolument opposé à la vision naturelle. «Si le pre-mier, plan signifie quelque chose, il faut que le fond soit insignifiant»,a dit Ruskin ; puisque, en effet, nous ne pouvons pas fixer notre regarden même temps sur le premier plan et sur le fond. Nous considéronsdonc comme exagérée la manière viennoise damonceler les mêmesdétails, car les choses que nous ne pouvons observer que les unes aprèsles autres, ces messieurs les ont représentées comme si nous pouvionsles voir dun seul coup. Telle est la


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