. Lettres d'une Péruvienne. dont cent tels il a \ Q 362 Lettres d une Paruvienn-z. rompu les doux épanchemens demon ame, lindifférence offenianteavec laquelle il fe propofe de nefaire en France quun féjour de peude durée, la curiofité qui lentraîneloin de moi à ce moment même ;tout me fait craindre des maux dontmon cœur frémit. Ah, Déterville !peut-être ne ferez-vous pas long-temps le plus malheureux. Si la pitié de vous-même ne peutrien fur vous, que les devoirs delamitié vous ramènent; elle eil lefeul afile de lamour infortuné. Siles maux que je redoute alloientmaccabler, quels reproches nau
. Lettres d'une Péruvienne. dont cent tels il a \ Q 362 Lettres d une Paruvienn-z. rompu les doux épanchemens demon ame, lindifférence offenianteavec laquelle il fe propofe de nefaire en France quun féjour de peude durée, la curiofité qui lentraîneloin de moi à ce moment même ;tout me fait craindre des maux dontmon cœur frémit. Ah, Déterville !peut-être ne ferez-vous pas long-temps le plus malheureux. Si la pitié de vous-même ne peutrien fur vous, que les devoirs delamitié vous ramènent; elle eil lefeul afile de lamour infortuné. Siles maux que je redoute alloientmaccabler, quels reproches nau-riez-vous pas à vous faire ? Si vousmabandonnez, où trouverai-je descoeurs fenfibles à mes peines ? La Littr-S du::l PÈ 3 63 générofité, jufquici la plus fortede vos parlions, céderoit-dle enfinà lamour mécontent? Non, je nepuis le croire ; cette foiblerTe ferôïtindigne de vous; vous êtes incapa-ble de vous y livrer : mais venezmen convaincre, fi vous aimezvotre gloire 6c mon Q* 364 Lettres dune Péruvienne, LETTRE TRENTE-HUITIEME,Au Chevalier Dèterville, A Malte. C)i vous nétiez pas la plus nobledes Créatures > Monfieur, jen feroisla plus humiliée ; fi vous naviez lamela plus humaine, le cœur le plus corn-pathTant, feroit-ce à vous que je fe-rois laveu de ma honte & de mondéfefpoir. Mais, hélas ! que me refte-t-il à craindre ? Quai-je à ménager?Tout eft perdu pour moi. Ce neft plus la perte de ma li-berté , de mon rang, de ma patrie,que je regrette ; ce ne font plus lesinquiétudes dune tendrefTe inno-cente qui marrachent des pleurs; Lettres dune Péruvienne. 365 cefl la bonne-foi violée , cen1 la-mour mépriie qui déchire mon eft infidelle. Aza infidelle ! que ces funeftesmots ont de pouvoir fur mon »mon fan g fe un torrent Jappris des Efpagnols à connoîtreles malheurs ; mais le dernier deleurs coups eft le plus fenfible : cefont eux qui menlèvent le cœurdAza ; ceft le
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