L'oncle Sam en France; lecture, conversation, composition . t maintenant rejoindre leur quartier a une lieuede la, par des chemins creux qui zigzaguent. La pluie a cesse, mais il gele a pierre fendre. Lesbranches plient sous le givre, Pherbe craque, les habitsdetrempes sont maintenant raides comme des batons,Thaleine fait des fumees de pipe, des glagons bouchentle nez. Une ((marmite))! On se couche sur la terre ! . . Une autre! Meme ceremonie pour larecevoir. Et, dans le jour triste dhiver qui va se leversur les champs morts, ils ont Fair de pantins executantdes gymnastiques macab


L'oncle Sam en France; lecture, conversation, composition . t maintenant rejoindre leur quartier a une lieuede la, par des chemins creux qui zigzaguent. La pluie a cesse, mais il gele a pierre fendre. Lesbranches plient sous le givre, Pherbe craque, les habitsdetrempes sont maintenant raides comme des batons,Thaleine fait des fumees de pipe, des glagons bouchentle nez. Une ((marmite))! On se couche sur la terre ! . . Une autre! Meme ceremonie pour larecevoir. Et, dans le jour triste dhiver qui va se leversur les champs morts, ils ont Fair de pantins executantdes gymnastiques macabres sous la grande main de laguerre embusquee derriere eux, tout la-bas. Ils vont, claquant des dents. Si au moins ils avaientquelque chose de chaud a avaler, un abri ou se re-chauffer! II est la «labri,» dans ce trou de carriere au detourdu sentier, a mi-chemin du cantonnement. Un grand drapeau bleu y flotte ou, en lettres blanches,on lit: ((Armee du Salut.)) Une soeur des Oncles y veille; elle sait quils vontpasser. 114 TJNE SCEUR DES ONCLES SAM 115. «Par ici, soldats, on vous attend!)) 116 LONCLE SAM EN FRANCE Avant la guerre, elle etait, aii pays des Oncles, unepetite ouvriere pauvre, inconnue et bien sage. Elle avoulu faire quelque chose, elle aussi. Elle sest en-rolee, a fait son apprentissage de cantiniere, puis apasse la mer. Tout pres de la ligne de feu, elle a etablisa hutte: le ((salut)) du soldat epuise ou mourant . . Elle vient de lire sa bible matinale. La voila sur saporte, en bonnet de police, en jupe courte, de couleurkhaki comme les Oncles. — Par ici, soldats, on vous attend! Des blesses? — Non, Lizzie, des ecorches seulement. Tenez, vousnous ferez cuire cela pour cet apres-midi, nest-ce pas? Et Fox lui remet, enveloppes dans un journal, sesquatre lapins deja depouilles. Les Oncles entrent. Un bon feu rechauffant, unetasse de cafe ou de the, une tarte ((qui sent le pays,))des pansements, des remedes et, flottant sur tout cela,le frais sourire de Lizzie.


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