Délassemens de ma fille . able que lindifférence,le mépris du colonel pour les richesses ,avaient laissés dans loubli, et qui yseraient probablement restés sans lap-parition de sa belle-sœur. Amélie, dés 64 DÉ»IE>TS ce moment, devint une autre person-ne. Le penchant quelle avait à bavar-der, la teinte de médisance qui fai-sait le fond de son caractère, seffa-cèrent tout à fait, pour faire place àdes qualités solides et brillantes , quiconvenaient à la fdle, à lélève dubrave et modeste Dutillet. Sa tante laprit en si grande aiïection quelle ob-tint de la garder auprès delle. Le co-lone


Délassemens de ma fille . able que lindifférence,le mépris du colonel pour les richesses ,avaient laissés dans loubli, et qui yseraient probablement restés sans lap-parition de sa belle-sœur. Amélie, dés 64 DÉ»IE>TS ce moment, devint une autre person-ne. Le penchant quelle avait à bavar-der, la teinte de médisance qui fai-sait le fond de son caractère, seffa-cèrent tout à fait, pour faire place àdes qualités solides et brillantes , quiconvenaient à la fdle, à lélève dubrave et modeste Dutillet. Sa tante laprit en si grande aiïection quelle ob-tint de la garder auprès delle. Le co-lonel fut obligé, avec toute sa philo-sophie , de faire ce que sa fille et laprincesse voulurent, et enfin Amélie,devenue avec le temps une jeune per-sonne accomplie, fit la consolation, lebonheur et la gloire de sa famille. Avingt aiîs la fille du colonel épousa unhomme dont le nom, la fortune et lerang avaient de quoi plaire à lambitionde la princesse qui, pour lovs, se fixalout à fait en DE MA FILLE. 65 ANAÏS ET CHARLOTTE, AMOLR-PnOPRE ET BONTE, ij\ nature avait prodigué ses donsles plus précieux à la fille unique deM. Désormeaux , négociant de Nantes,et une excellente éducation avait heu-reusement développé toutes les bonnesdispositions dAnaïs. Cette jeune per-sonne avait quinze ans; elle paraissaitavec avantage dans les sociétés de laville où ses grâces et ses talents la fai-saient remarquer. Tant de perfections, 66 DELASSEMENTS tant de qualités aimables disparais-saient cependant sous un défaut uni-que, mais capital, la vanité, ëon amour-propre était tel quil fallait, pour luiplaire, quon la mît en toute occasion,au-dessus de ses compagnes. Sa qualitéde fille unique, et les richesses de sonpère , lui faisaient croire quaucune de-moiselle de la ville ne pouvait lui êtrecomparée. M. Désormeaux, plus livréà ses spéculations commerciales quàformer le jugement et à corriger le ca-ractère dAnaïs , abandonnait la


Size: 1358px × 1840px
Photo credit: © The Reading Room / Alamy / Afripics
License: Licensed
Model Released: No

Keywords: ., bookcentury1800, bookdecade1840, bookpublisherparis, bookyear1840