Maria Chapdelaine : récit du Canada français . ès cela il ne restait apparemment quàattendre encore; les hommes allumèrent leurspipes et le docteur, les pieds contre le poêle,parla de sa science et de ses cures. —Des maladies de même, dit-il, quon ne saitpas bien ce que cest, cest plus bâdrant pourun médecin quune affaire giave. Ainsi lapneumonie, ou bien la fièvre typhoïde ; les troisquarts des gens de par icitte, hormis quilsmeurent de vieillesse, ce sont ces deux mala-dies-là qui les tuent. Eh bien, la fièvre typhoïdeet la pneumonie, jen guéris tous les mois. Vousconnaissez bien Viateur Tre


Maria Chapdelaine : récit du Canada français . ès cela il ne restait apparemment quàattendre encore; les hommes allumèrent leurspipes et le docteur, les pieds contre le poêle,parla de sa science et de ses cures. —Des maladies de même, dit-il, quon ne saitpas bien ce que cest, cest plus bâdrant pourun médecin quune affaire giave. Ainsi lapneumonie, ou bien la fièvre typhoïde ; les troisquarts des gens de par icitte, hormis quilsmeurent de vieillesse, ce sont ces deux mala-dies-là qui les tuent. Eh bien, la fièvre typhoïdeet la pneumonie, jen guéris tous les mois. Vousconnaissez bien Viateur Tremblay, le maître deposte de Il paraissait un peu offensé que la mèreChapdelaine fût atteinte dun mal obscur, au Jdiagnostic difficile, et non dune des deuxmaladies quil traitait avec le plus de succès,et il conta par le menu comment il avait guéri MARIA CHAPDELAINE 203 le maître de poste de Saint-Henri. De là ilsen vinrent à discuter toutes les nouvelles ducomté, de ces nouvelles qui font le tour du lac. TitSèbe, le remmancheur. Cétait un petit horrune maigre à,figure triste (page 209). Saint-Jean, colportées de maison en maison, etqui sont dun intérêt plus passionnant millefois que les famines ou les guerres parce que 204 MARIA CHAPDELAINE les causeurs arrivent toujours à les rattacher àquelquun de leurs amis ou de leurs parents,dans ce pays où tous les liens de parenté sontsuivis méticuleusement en esprit, malgré lesdistances. La mère Chapdelaine cessa de se plaindre, etparut sassoupir. Le médecin jugea donc quilavait fait ce quon attendait de lui, tout aumoins pour un soir, vida sa pipe et se leva. —Je vas aller coucher à Ronfleur, cheval est bon pour me mener jusque-là,eh ? Vous navez pas besoin de venir, vous; jeconnais le chemin. Je vas passer la nuit chezEphrem Sui*prenant et je reviendrai demaindans lavant-midi. Le père Chapdelaine hésita quelques instants,songeant que son vieux cheval avait déj


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