Collection complete des oeuvres de , citoyen de Geneve . ne fuppléeroit fur ce point aux réflexions que fa pro-pre expérience lui avoir fait faire , elle nous expofa enabrégé, mais avec force &c clarté, le plan déducation quelleavoir fait pour elle , employanr près de la mère les raifonsles plus vives & les plus touchanres exhorrarions pour lenga-ger à le fuivre. Toutes ces idées fur léducation des jeunes perfonnes &fur les devoirs des mères, mêlées de fréquens retours furelle-même , ne pouvoient manquer de jetter de la chaleurdans lentretien ; je vis quil sanimoir rrop. Claire teno


Collection complete des oeuvres de , citoyen de Geneve . ne fuppléeroit fur ce point aux réflexions que fa pro-pre expérience lui avoir fait faire , elle nous expofa enabrégé, mais avec force &c clarté, le plan déducation quelleavoir fait pour elle , employanr près de la mère les raifonsles plus vives & les plus touchanres exhorrarions pour lenga-ger à le fuivre. Toutes ces idées fur léducation des jeunes perfonnes &fur les devoirs des mères, mêlées de fréquens retours furelle-même , ne pouvoient manquer de jetter de la chaleurdans lentretien ; je vis quil sanimoir rrop. Claire tenoicune des mains de ù coufîne, Se la preffoit à chaque inftantcontre fa bouche en fanglottant pour toute réponfe ; laFanchon nétoit pas plus tranquille; & pour Julie , je remar-quai que les larmes lui rouloient auffi dans les yeux , maisquelle nofoir pleurer, de peur de nous alarmer îi-tôr je me dis : elle fe voit morre. Le feul efpoir quime relta fut que la frayeur pouvoir labufer fur fon état & Tage 3^ H E L O I s E. VI. Partie. 45? lui montrer le danger plus grand quil nctoic je la connoiiTois trop pour compter beau-coup fur cette erreur. Javois eiïayé plufi^s fois de la cal-mer ; je la priai derechef de ne pas sagiter hors de propospar des difcours quon pouvoir reprendre à loifir. Ah! dit-elle,rien ne fait tant de mal aux femmes que le filence ! & puisje me fens un peu de fièvre; autant vaut employer le babilquelle donne à des fujets utiles, quà battre fans raifon lacampagne. Larrivée du Médecin caufa dans la maifon un troubleimpoffible à peindre. Tous les domeftiques lun fur lautreà la porte de la chambre attendoient, lœil inquiet &c lesmains jointes , fon jugement fur létat de leur maîtrelfe,comme larrêt de leur fort. Ce fpeélacle jetta la pauvreClaire dans une agitation qui me fit craindre pour fa tê falut les éloigner fous différens prétextes pour écarter defes yeux cet objet deff


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