. Souvenirs d'un otage; . pour passer la nuit le moins malpossible. On sinsinua à travers les châlits lesplus gros dentre nous sétendant sur les plan-chettes inférieures. De toute notre volonté, nousappelions le sommeil, le bienfaisant sommeil. Ah, bien oui ! au bout de vingt minules, danscet air surchauffé, nous nous sentions proches delasphyxie. La sueur ruisselait sur nos membres,notre sang battait la charge dans nos artères, nospoumons, chargés dacide carbonique, récla-maient un air moins vicié. Plusieurs avaient lafièvre. Encore quelques instants, et des accidentsmortels étaient à redoute


. Souvenirs d'un otage; . pour passer la nuit le moins malpossible. On sinsinua à travers les châlits lesplus gros dentre nous sétendant sur les plan-chettes inférieures. De toute notre volonté, nousappelions le sommeil, le bienfaisant sommeil. Ah, bien oui ! au bout de vingt minules, danscet air surchauffé, nous nous sentions proches delasphyxie. La sueur ruisselait sur nos membres,notre sang battait la charge dans nos artères, nospoumons, chargés dacide carbonique, récla-maient un air moins vicié. Plusieurs avaient lafièvre. Encore quelques instants, et des accidentsmortels étaient à redouter. De lair, de lair, ilnous fallait de lar ! — La fenêtre Il faut à tout prix ouvrir lafenêtre !... Je sautai sur lespagnolette. Celle-ci était rouil-lée et semblait soudée à son armature ; je mépui-sais en maints efforts. — Par grâce, de lair ! suppliait un de noscompagnons à moitié évanoui. Tant pis I jenvoyai un coup de poing dans lundes carreaux. Si cela devait nous attirer quelque I. « Par grâce, de lair, de lair ! » — 107 — rhAtiment, quelle torture pouvait-on nous infligerani fût plus atroce que cette lente asphyxie ?Primo vwere. Par le carreau crevé, nous vînmestous à tour de rôle avaler quelques bouffées dairpur. Ce nétait pas encore assez pour nos poitri-nes haletantes. Ranimé par ces premières aspi-rations, je secouai violemment le châssis. Il sou-vrit. Un flot dair entra et il nous parut que nousrenaissions. Le comte de Prancqueville passa la nuit ac-crouDi devant la fenêtre. Assurés maintenant dene pas mourir étouffés, nous avions repris nosnnces. Si harassés que nous fûmes du voyage,nous narrivions pas à dormir. Ce fut encore unenuit blanche. Si seulement nous avions été sûrsrin lendemain ! Au matin, après la visite dun lieutenant qui,glacé, hautain, apparut sur la porte (commentaunit-il pu entrer ?\ nous regar-ia comme desbêtes de ménagerie, nous compta et disparut, lefeldwehel nous annonça la visi


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