. L'ami des enfants . vous aurais pas demandéces particularités, sans un intérêt pressant, et si je nétais pas dans la réso-lution de réparer les injustices du sort. MADAME DE JOINVILLE. — Je suis née dune famille noble, mais peu favo-risée de la fortune. Jai passé ma jeunesse à Paris, auprès dune dame decondition, en qualité de demoiselle de compagnie. Il y a huit ans que je fis 12 90 LA PETITE GLANEUSE connaissance avec M. de Joinville, lieutenant-colonel de cavalerie, qui étaitvenu passer quelques mois dans la capitale. M. DE BEAUVAL, avec transport. Joiuville ! Joiuville ! MADAME DE joiNVI


. L'ami des enfants . vous aurais pas demandéces particularités, sans un intérêt pressant, et si je nétais pas dans la réso-lution de réparer les injustices du sort. MADAME DE JOINVILLE. — Je suis née dune famille noble, mais peu favo-risée de la fortune. Jai passé ma jeunesse à Paris, auprès dune dame decondition, en qualité de demoiselle de compagnie. Il y a huit ans que je fis 12 90 LA PETITE GLANEUSE connaissance avec M. de Joinville, lieutenant-colonel de cavalerie, qui étaitvenu passer quelques mois dans la capitale. M. DE BEAUVAL, avec transport. Joiuville ! Joiuville ! MADAME DE joiNVILLE. — Il prit de linclination pour moi; ses vertusmavaient prévenue en sa faveur, je lui donnai ma main ; et, quelques jours après notre mariage, nous nous J :^ II. //Il, fycé/, retirâmes dans une terre quilpossédait en Provence. M. DE BEAUVAL. Oh ! cest lui! cest lui! je retrouve tousses traits dans la figure de cette en-fant !... MADAME DE JOIN- M(f\3^ VILLE. — Que di-tes-vous, Mon-sieur ?. i/^It V^/J,„ /? LA PETITE GLANEUSE 91 M. DE BEAuvAL. — Poupsuivez, Madame, je vous en conjure. MADAME DE joiNviLLE. — Jabrégerai autant quil sera possible. Nouscommencions à goûter, dans une paisible retraite, les douceurs de la plustendre union. Mais, hélas ! les fatigues de la guerre avaient altéré la santéde mon époux ; et une maladie cruelle termina sa vie en peu de jours. (Ellrt laisse couler des larmes.) HENRIETTE, à Emilie. — Pauvre eufaut ! tu as été orpheline bien jeune. EMILIE. — Hélas 1 même avant dêtre née. MADAME DE JOINVILLE. — Il me laissa enceinte de cette enfant que vousvoyez. Je lui donnai la naissance dans la douleur. Aussitôt que les frèresde mon mari, gens durs et intéressés, virent quil ny avait point dhéritiermâle, ils se mirent en possession de ses fiefs; et, comme nous avions dejour en jour différé de faire revêtir nos articles de mariage de toutes lesformalités essentielles, je fus obligée de me conte


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