. La comédie humaine. it un écriteau. Moi, je montais pour aller voir si le localà louer pouvait nous convenir. A midi nous errions en-core dans le quartier latin sans y avoir rien trouvé. Le prixétait un grand obstacle. Bourgeat me proposa de déjeunerchez un marchand de vin, à la porte duquel nous lais-sâmes la charrette. Vers le soir, je découvris dans la courde Rohan, passage du Commerce, en haut dune maison,sous les toits, deux chambres séparées par lescalier. Nouseûmes chacun pour soixante francs de loyer par an. LA MESSE DE LATHEE. QO Nous voilà casés, moi et mon humble ami. Nous dînâmes


. La comédie humaine. it un écriteau. Moi, je montais pour aller voir si le localà louer pouvait nous convenir. A midi nous errions en-core dans le quartier latin sans y avoir rien trouvé. Le prixétait un grand obstacle. Bourgeat me proposa de déjeunerchez un marchand de vin, à la porte duquel nous lais-sâmes la charrette. Vers le soir, je découvris dans la courde Rohan, passage du Commerce, en haut dune maison,sous les toits, deux chambres séparées par lescalier. Nouseûmes chacun pour soixante francs de loyer par an. LA MESSE DE LATHEE. QO Nous voilà casés, moi et mon humble ami. Nous dînâmesensemble. Bourgeat, qui gagnait environ cinquante sous parjour, possédait environ cent écus, il allait bientôt pouvoirréaliser son ambition en achetant un tonneau et un apprenant ma situation, car il me tira mes secrets avecune profondeur matoise et une bonhomie dont le souvenirme remue encore aujourdhui le cœur, il renonça pourquelque temps à lambition de toute sa vie : Bourgeat était. marchand à la voie depuis vingt-deux ans, il sacrifia sescent écus à mon avenir. Ici Desplein serra violemment le bras de Bianchon. — II me donna largent nécessaire à mes examens ! Cethomme, mon ami, comprit que javais une mission, queles besoins de mon intelligence passaient avant les soccupa de moi, il mappelait son petit, il me prêta lar-gent nécessaire à mes achats de livres, il venait quelque-fois tout doucement me voir travaillant; enfin il prit desprécautions maternelles pour que je substituasse à la nour- IOO SCENES DE LA VIE PRIVEE. riture insuffisante et mauvaise à laquelle jétais condamné,une nourriture saine et abondante. Bourgeat, hommedenviron quarante ans, avait une figure bourgeoise duMoyen-Age, un front bombé, une tête quun peintre au-rait pu faire poser comme modèle pour un Lycurgue. Lepauvre homme se sentait le cœur gros daffections à placer;il navait jamais été aimé que par un caniche mort depuispeu de temps, e


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