Gazette des beaux-arts . pas de même des colporteurs lorrains; ces derniers ne voyageaient quepar couples, autour desquels grouillaient parfois plusieurs rejetons. 372 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. Leur établissement se composait dune châsse, dont le principal sujet était soit uneVierge de pèlerinage plus ou moins richement habillée, soit la crucifixion du Sauveuroîi sainte Véronique, tenant le voile de la sainte Face, nétait jamais oubliée. Au pre-mier plan, on apercevait presque toujours le bienheureux saint Hubert prosterné devantle cerf qui lui apparut dans la forêt, le front surmonté dune croix


Gazette des beaux-arts . pas de même des colporteurs lorrains; ces derniers ne voyageaient quepar couples, autour desquels grouillaient parfois plusieurs rejetons. 372 GAZETTE DES BEAUX-ARTS. Leur établissement se composait dune châsse, dont le principal sujet était soit uneVierge de pèlerinage plus ou moins richement habillée, soit la crucifixion du Sauveuroîi sainte Véronique, tenant le voile de la sainte Face, nétait jamais oubliée. Au pre-mier plan, on apercevait presque toujours le bienheureux saint Hubert prosterné devantle cerf qui lui apparut dans la forêt, le front surmonté dune croix. Enfin quelques-unsde ces marchands possédaient un grand tableau peint à lhuile, divisé en six ou huitcompartiments représentant les divers épisodes de la Passion de Jésus-Christ. Placéderrière la châsse, ce tableau la dominait. Sur une table, recouverte dun linge blanc, étaient étalés des bagues dites de saintHubert, des médailles, des petits hvres de prières, des chapelets : les panneaux de. ;ltEDIT EST MORT, LES MAUVAIS PAYEURS L ONT TUE. ( Image de la rue Saint-Jacques, xvnie siècle.) fermeture de la châsse qui, déployés, lui donnaient la forme dun triptyque, étaientégalement garnis de toute cette bijouterie religieuse. Des bouquets de fleurs artifi-cielles, avec leurs boules en étain luisant, que les voyageurs rapportent des lieux depèlerinage, achevaient de compléter larticle connu sous le nom vulgaire de chacun des côtés de la châsse se tenaient les deux époux lorrains, dont lun, jouantquelquefois du violon, accompagnait alors de sons langoureux le cantique de Notre-Dame-de-Liesse, celui de lHorloge de la Passion, ou bien encore le cantique si naïfde la Création du monde. En lisant ces fragments détachés dune Histoire de limagerie populaire à Char-Ires, dans laquelle M. Garnier a rassemblé nombre de documents sur les arts, la poli-tique et les mœurs au commencement de notre siècle, ne se croirait-on pas transpor


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