. Clarisse Harlowe. Traduction nouvelle et seule complète . la salle à manger ; apparem-ment pour découvrir si je serai ou non,de bonne humeur au déjeûner. Mais jairépondu , que devant le voir bientôt audéjeûner, je le priois ^de men dispenser. A. dix heures. Je me suis efforcée, en descendant, decomposer mon visage, et de prendre unair plus libre et plus serein que ne Fétoitmon cœur. La veuve et ses deux niècesmont reçue avec les plus grandes mar-ques de respect. Ces deux jeunes person-nes ne manquent point dagrément dansla figure ; mais jai cru remarquer un peude réserve dans leurs manières


. Clarisse Harlowe. Traduction nouvelle et seule complète . la salle à manger ; apparem-ment pour découvrir si je serai ou non,de bonne humeur au déjeûner. Mais jairépondu , que devant le voir bientôt audéjeûner, je le priois ^de men dispenser. A. dix heures. Je me suis efforcée, en descendant, decomposer mon visage, et de prendre unair plus libre et plus serein que ne Fétoitmon cœur. La veuve et ses deux niècesmont reçue avec les plus grandes mar-ques de respect. Ces deux jeunes person-nes ne manquent point dagrément dansla figure ; mais jai cru remarquer un peude réserve dans leurs manières : tandis queM. Lovelace en avoit daussi aisées avecelle, que si leur connoissanceeût été plusancienne ; et cela , je ne puis le désavouer favec assez de grâce. Cest lavantage denos jeunes gens qui ont voyagé, sur ceuxqui ne sont pas sortis du royaume. Dans la conversation qui a succédé audéjeuner , la veuve nous a vanté le méritemilitaire du colonel son mari ; et pendantson discours, elle a porté deux ou trois ïont 11/ Taq4oo. •-• •? ? • , de Clarisse Harlowe. 401 fois son mouchoir à ses yeux. Jespère ,pour lhonneur de sa sincérité 9 quellelaura mouillé de quelques larmes y parcequil ma paru que cétoit son intention dele faire croire ; cependant, je ne me suispoint apperçue que ses yeux fussent humi-des. Elle a prié le ciel que je neusse jamaisà regretter un mari que jaimasse autantquelle avoit aimée son colonel; et elle ade nouveau porté son mouchoir à sesyeux. 11 doit être, sans doute, fort affligeantpour une femme, de perdre un bon mari,et de demeurer y sans y avoir contribuépar sa faute , dans une situation difficile ,qui lexpose aux insultes des âmes basseset ingrates. Cest le cas où la veuve sestreprésentée, aptes la mort du sien ; et jenai pu me défendre dêtre attendrie en safaveur. Vous savez y ma chère , que jai le cœurlibre et ouvert, et que naturellement macontenance lest aussi : du moins , cest uncomplimen


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