. Les deux jumeaux; ou, Travail et paresse . qui najamais sourcillé devant le feu des villes assié-gées j il tremble en entrant à la résidence duvice ; il pâlit de plus en plus lorsquil entenddes chants et des rires retentir dans un lieu oùil pensait que son oreille ne serait frappée quedes sanglots et des cris de désespoir des cou-pables. Hélas! se dit-il, je vais donc trouver Char-lot au milieu de ces êtres éhontés î La voix desa conscience aura-t-elle déjà été étouffée parles paroles bruyantes de livresse et par lespropos obscènes qui se tiennent ici? 0 honte! ôdouleur ! La porte souvre; il


. Les deux jumeaux; ou, Travail et paresse . qui najamais sourcillé devant le feu des villes assié-gées j il tremble en entrant à la résidence duvice ; il pâlit de plus en plus lorsquil entenddes chants et des rires retentir dans un lieu oùil pensait que son oreille ne serait frappée quedes sanglots et des cris de désespoir des cou-pables. Hélas! se dit-il, je vais donc trouver Char-lot au milieu de ces êtres éhontés î La voix desa conscience aura-t-elle déjà été étouffée parles paroles bruyantes de livresse et par lespropos obscènes qui se tiennent ici? 0 honte! ôdouleur ! La porte souvre; il sarrête devant cettetourbe immonde, ne sachant de quel côtédiriger ses pas; on boit, on fume^ on joue detoutes parts ; il entend des éclats de rire , et cesiuots : « Ah ! le petit qui se confesse !... » Cependant, à cette figure vénérable qui seprésente, à laspect de ce vieillard mutilé etsi pâlC;, quil semble navoir échappé auxblessures reçues au champ dhonneur que LES DHLX JUMKAl X. I. ii. I- r. Lui qui na jamiis sourcillé devant le feu des villes assiégées,il trenîhle en entrant dans le séjour du vice. LES DEIX JLMEALX. 141) pour venir expirer de douleur dans un caoliol,tous ces hommes se reculent avec respect; nuinoserait effleurer de son épaule, peut-être déjàhonteusement stigmatisée, létoile honorablequil porte à sa boutonnière. Chacun sécarte,le vice se presse contre le vice, et laisse unhbre passage à la vertu affligée. Tout au fond de la salle, Francœur aperçoitun tableau capable de consoler son cœur : unjeune homme est à genoux aux pieds dun res-pectable prêtre, cest A cet aspect, Tinvalide, qui sétait promis demontrer au jeune homme le visage le plussévère, ne peut retenir ses larmes, et celles deson petit-fîls arrosent la main que lui tend songrand-père affligé. c( Consolez-vous, brave homme, lui dit Tau-mônier de la prison, entré dans ce lieu pourprovoquer le repentir ou pour encour


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