Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . mme lenseigne lhymne que je chante à loffice. » Cette légende naïve appartient au dixième siècle; et bien que lopinion dece moine bénédictin puisse aujourdhui paraître au moins singulière, on estforcé de convenir quil ne faisait que se conformer aux décisions de quelques 136 MŒURS ET USAGES. théologiens. En 817, un concile dAix-la-Chapelle reconnut quune nourri-ture si délicate ne répondait quimparfaitement à lidée de mortification quise rattache à la prescription de lEglise ordonnant de faire maigre et défen-dant aux
Mœurs, usages et costumes au moyen âge et à l'époque de la renaissance . mme lenseigne lhymne que je chante à loffice. » Cette légende naïve appartient au dixième siècle; et bien que lopinion dece moine bénédictin puisse aujourdhui paraître au moins singulière, on estforcé de convenir quil ne faisait que se conformer aux décisions de quelques 136 MŒURS ET USAGES. théologiens. En 817, un concile dAix-la-Chapelle reconnut quune nourri-ture si délicate ne répondait quimparfaitement à lidée de mortification quise rattache à la prescription de lEglise ordonnant de faire maigre et défen-dant aux moines de manger de la volaille, excepté pendant quatre jours àPâques et quatre jours à Noël. Mais cette interdiction ne changea rien àun usage établi dans certaines parties de la chrétienté, et les fidèles, per-sistant à croire que la volaille et le poisson étaient homogènes aux yeux delÉglise, continuèrent à sen nourrir indistinctement. Nous voyons encore,en plein treizième siècle, saint Thomas dAquin, dont les décisions faisaient. Fig. 93. — Origine des macreuses. Fac-similé dune gravure sur bois de la Cosmographie universelle de Munster, in-fol. Bâle, 155a. autorité dans les questions de dogme et de foi, ranger les volatiles parmi lesêtres dorigine aquatique. On revint enfin de cette erreur manifeste, et toutefois, quand lEgliseinterdit aux chrétiens lusage de la volaille aux jours dabstinence, elleexcepta, par une sorte de condescendance envers lancien préjugé, les ma-creuses, sarcelles, poules deau, ainsi que le pilet, le vernage, le blairie, etc.,et deux ou trois espèces de petits quadrupèdes amphibies. De là sans douteces croyances absurdes généralement répandues sur lorigine des macreusesque les uns faisaient naître du bois pourri des vieux navires, les autres desfruits dun arbre (fig. q3), ceux-ci de la gomme des sapins, ceux-là dunecoquille fluviale analogue aux huîtres et aux moules. NOURRITURE ET CUISINE.
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